Présidentielles Algérie : Bouteflika joue pour les prolongations

Le président algérien ne briguera pas un cinquième mandat. Bouteflika vient de décider de reporter les élections du 18 avril prochain à sine die pour répondre à la colère de la rue. Un nouveau premier ministre et un vice-premier ministre sont nommés pour assurer la transition démocratique. Une nouvelle constitution sera soumise à référendum. Pour les observateurs il s’agit d’un maquillage de la dictature qui perdure depuis l’indépendance de l’Algérie.

Les algériens sont descendus massivement dans la rue pour fêter leur première victoire contre le régime de Bouteflika qui se retire de la course mais pas du pouvoir puisque les élections sont reportées à sine die. Et une nouvelle constitution va être soumise à référendum. Après plusieurs jours ainsi de mobilisation à l’intérieur comme à l’extérieur du pays les algériens ont gagné la première bataille politique mais pas contre un système qui date depuis l’indépendance derrière lequel se cache l’armée. C’est la grande muette qui a permis à Bouteflika longtemps chef de la diplomatie sous l’ère Boumedienne de reprendre les destinées du pays depuis 99. Après 20 ans de pouvoir du président algérien même avec sa maladie le régime joue pour des prolongations donnant ainsi l’impression de ne pas reculer face à la colère du peuple. L’ancien ministre de l’intérieur Bédoui est nommé premier ministre et Lamamra vice-premier ministre.

Un duo de tête pour assurer la transition avant les élections. Ce deuxième souffle du régime est une manœuvre du clan présidentiel pour les observateurs qui attendent l’offre politique de l’armée dont le rôle géopolitique n’a jamais fait défaut. Certains observateurs considèrent cette restructuration comme un coup d’Etat déguisé qui vise à gagner du temps avec en toile de fond un scrutin qui pourrait avoir lieu début 2020 après une conférence nationale qui aura pour mission principale d’élaborer un nouveau projet constitutionnel. Après l’euphorie place maintenant à la réalité. Bouteflika garde toujours son fauteuil .Mais jusqu’à quand ?

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 12 mars 2019)

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