En attendant les résultats définitifs du conseil constitutionnel Macky Sall gagne largement dès le premier tour du scrutin du 24 février dernier avec plus de 58 pour cent des suffrages. Une première depuis l’alternance en 2000 et qui laisse augurer une recomposition du paysage politique d’ici 2024. C’est le premier enseignement de ces élections. La suprématie de la coalition APR et Benno Bokko Yakaar ( BBY) depuis 2012 et le rétrécissement de l’opposition avec l’avènement du trublion et patriote Sonko, constituent les autres enseignements de cette consultation populaire.
Le moins qu’on puisse dire les présidentielles étaient très attendues par les sénégalais qui se sont montrés jusqu’ici comme étant de grands électeurs dans la sous -région voire du continent depuis l’alternance en 2000. Ce scrutin où le chef de l’Etat sortant briguait un second mandat face à quatre candidats après le filtre politique du parrainage initié par le président sénégalais. Les enseignements qu’il vient de livrer sont en faveur de Macky Sall qui gagne largement dès le premier tour avec plus de 58 pour cent des suffrages. Une première qui conforte ainsi la suprématie de la coalition APR et BBY sur la scène nationale. C’est l’un des enseignements de ces présidentielles.
Cette large victoire du pouvoir laisse augurer une recomposition du paysage politique d’ici 2024. Avec une opposition rétrécie depuis 2012 où le parti socialiste et d’autres forces démocratiques avaient rejoint la coalition BBY le candidat sortant était en bonne posture pour rééditer l’exploit de 2012. L’émiettement du PDS de l’ancien pape du Sopi Wade et l’écartement de l’ancien maire socialiste Khalifa Sall mêlé dans des affaires de détournement de deniers publics, ont contribué à affaiblir l’opposition qui finalement s’est retrouvée figurante dans ces élections où les deux candidats suivants ensemble font à peine 35 pour cent des suffrages. Malgré ce grand écart c’est le candidat patriote Sonko qui sort grandi et constitue un espoir des jeunes pour demain. Le président du PASTEF a largement gagné dans son fief, un vote sentimental qui fait de lui désormais un redoutable opposant en Casamance. Et le candidat Idrissa Seck le maître incontesté de Thiès depuis déjà des années. Ce scrutin plébiscite Macky Sall et sa coalition APR-BBY pourrait se voir renforcée avec d’autres ralliements ou simples transhumances mais les observateurs s’attendent à ce que l’opposition rebatte les cartes pour ouvrir d’autres perspectives pour l’alternance dans cinq ans.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 02 mars 2019)
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