Mauritanie : manifestation contre l’immigration clandestine à Nouakchott

Au lendemain du tragique naufrage de jeunes migrants du Guidimaka aux larges des côtes méditerranéennes les familles des victimes sont descendues dans la rue cette fin de semaine à Nouakchott pour protester contre la gestion inhumaine du drame et interpeller le gouvernement sur sa politique d’immigration clandestine.

Cette manifestation intervient au moment où le gouvernement mauritanien cherche des boucs-émissaires pour expliquer ce drame humain qui a endeuillé toute la Mauritanie. Parmi les vieilles recettes du régime autoritaire de Ould Aziz une accusation des FPC d’avoir écorné l’image du pays en particulier son porte-parole Kaaw Touré. Cette mobilisation des familles des victimes dans la capitale mauritanienne revêt une double signification. Interpeller le gouvernement à prendre des mesures d’urgence pour aider les familles à faire leur deuil et également sur sa politique d’immigration clandestine.

En interrogeant l’histoire les observateurs s’aperçoivent que ce régime est incapable de gérer des crises même les catastrophes naturelles comme témoigne le voyage de Ould Aziz en France pour assister à une conférence des donneurs pour le Tchad au moment des inondations qui avaient fait plusieurs morts et des milliers de sans –abris à l’intérieur du pays Son premier ministre est arrivé sur les lieux bien des jours après la catastrophe.

En choisissant l’intoxication politique les autorités de Nouakchott révèlent leur vrai visage d’un Etat raciste. Et ce gouvernement qui tente d’anesthésier l’opinion publique n’a plus sa légitimité en affichant son incompétence et en prétendant avoir une solution pour l’unité nationale et la cohésion sociale. Les naufragés sont des mauritaniens même s’ils sont afro-mauritaniens. La marche du parti au pouvoir contre la haine et les extrémistes sous l’égide du président mauritanien il y a plus d’une semaine devient alors une imposture, un non-sens. La gravité du drame humain en ce moment doit être à l’unisson et non une campagne haineuse contre un combattant de la liberté dont le seul crime est d’avoir relayé l’information sur ce naufrage. Qu’on le veuille ou non nous sommes tous Kaaw Touré.

 

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya le 21janvier 2019)

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