Le Maroc tarde à donner une réponse à l’invitation du secrétaire général de l’UMA pour le prochain conseil des ministres des affaires étrangères de l’organisation à Tunis. Cette relance vise à préparer le 7ème sommet des chefs d’Etat tant attendu par les observateurs. En faisant la sourde oreille Rabat cherche à gagner du temps pour faire échouer l’initiative algérienne sur la réactivation des instances de l’organisation.
L’Union du Maghreb arabe créée en 89 est entrée dans une zone de turbulence en 75 date du déclenchement des hostilités entre le Maroc et le Polisario avant une période d’hibernation bien avant même 2003, dernière réunion des chefs de la diplomatie des 5 pays maghrébins. Le conflit du Sahara occidental et la crise libyenne ont sans aucun doute paralysé l’UMA. Toutes les tentatives de redynamisation ont jusqu’ici buté sur la fermeté de l’Algérie et du Maroc à tourner le dos au dialogue comme en témoigne la fermeture des frontières. Et le retour à la normale des institutions libyennes met beaucoup de temps.
Deux lourds handicaps qui pèsent sur la paix et la stabilité dans cette sous- région. Il a fallu attendre 2018 pour que l’Algérie prenne l’initiative de proposer une réunion des ministres des affaires étrangères dans un des pays membres avant la table ronde Onusienne à Genève les 5 et 6 décembre dernier sur le conflit du Sahara occidental. Un échec que les observateurs attribuent à l’intransigeance marocaine malgré la réponse positive de Nouakchott. Les négociations directes de Genève ayant débouché sur le statu quo le secrétaire général de l’UMA saisit la balle au bond pour relancer le processus de redynamisation de l’organisation en convoquant une réunion restreinte des ministres des affaires étrangères à Tunis.
Seul le Maroc fait la sourde oreille et joue la montre pour retarder ce conseil qui devra préparer le 7 ème sommet des chefs d’Etat. Rabat joue la brebis galeuse pour ne pas tomber dans le piège tendu par Alger qui entend laver le linge sale en famille. Le dernier sommet remonte à 94 et la dernière session extraordinaire du conseil des ministres des affaires étrangères à 2012.Il urge de réveiller tout le monde. Il y va de l’avenir des peuples du Maghreb.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 10 décembre 2018)
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