Sahara occidental : Bouteflika joue la carte de l’Union

A deux semaines de la table –ronde Onusienne à Genève sur l’avenir du Sahara occidental le président algérien cherche à impliquer tous les pays du Maghreb dans la solution de son différend avec le Maroc. Bouteflika joue ainsi la carte diplomatique pour une réunion des chefs de la diplomatie de l’UMA. Nouakchott est prête à accueillir cette concertation. C’est le scénario idéal que le chef de l’Etat algérien peaufinait pour répondre directement à la main tendue du souverain chérifien.

Les observateurs ne s’attendent pas à un miracle politique par l’Union du Maghreb arabe plongée toujours dans le coma bien avant même la dernière rencontre en 2005 entre Bouteflika et Mohammed VI. Cette initiative du président algérien de faire renaître l’UMA en proposant une concertation des ministres des affaires étrangères de l’UMA avant la table-ronde de l’ONU sur leur plus grand différend depuis 75 relève de la pure diplomatie algérienne réputée efficace depuis des années par celui même qui a battu le record de longévité de chef de la diplomatie avant de devenir président de la république. C’est cette diplomatie agissante qui a permis à la RASD d’être reconnue par l’UA en 1982.

Aujourd’hui le Maroc a réintégré la famille après 36 ans d’absence et marque beaucoup de points au sein des 54 pays membres dont la majorité est favorable à sa thèse d’autonomie du territoire ex-espagnole. Bouteflika fait ainsi un pari risqué que seule la diplomatie peut relever. Mais l’état dans lequel se trouve les 5 pays du Maghreb nécessite une perfusion de ses membres pour revenir à la réalité avant le 5 décembre prochain à Genève. Et c’est un fidèle allié depuis 2009 Ould Aziz qui accepte d’accueillir cette concertation. Un scénario que le président algérien peaufinait depuis quelques jours pour répondre à la main tendue du roi marocain. Un dialogue direct avec l’Union pour mettre devant ses responsabilités Mohammed VI. La Mauritanie qui s’est rapprochée du Maroc depuis quelque mois pourrait jouer le rôle de médiateur. Mais Rabat ne tient pas à perdre la face après plus de quatre décennies d’occupation du Sahara occidental.

 

(Reçu à Kassataya le 25 novembre 2018)

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