Les années se suivent

La fin d’une année hégirienne, ou grégorienne, n’est qu’un achèvement, discontinu de fins d’années. Chaque échéance est cautérisée par le fer, rougi des dénatures humaines et de la rigueur du destin.

« Rien  ne dure, tout se transforme. »

Au matin de chaque nouvelle ère, nait une nouvelle équation.

Des valeurs arrachées, par césarienne, à l’utérus de ce qui « est » à la nouvelle aube de ce qui « va être », et des hommes de « ça va bien », se dissolvant dans le « ça va rien. ». Ainsi se succèdent les conceptions.

Les influences naissent, fleurissent et se dissipent, telles des nuages, emportés fouettés le vent. Ainsi défilent les spectres de la fierté humaine.

Ainsi va la vie, ou, ainsi vient la vie, par la raison des forges ardentes de la métamorphose de la raison.

La  logique est variable. Tout peut devenir raison. La logique s’essuie, et ne se suit que rarement. Les raisons se dictent, sans  recours, indispensable, à la Raison.

Les plus avisés des hommes, à défaut d’amour usent du respect réciproque et de cohabitation pacifique.

Qu’est ce qui est mieux, comme vœux,  que de rappeler à ceux qu’on aime, que les dents du réel, ne s’arrachent pas par les biceps de la démesure?

Les années, l’expérience et les pages de l’histoire, éclairent, en principe, les germes de ce qui va mal. ?

Voilà 2017 qui s’estompent peu à peu, pour laisser place à une autre année mortelle par échéance. Voilà la « plusieurs-ème » fois, où le temps,  accorde encore par sa patience et sa grâce, le reçu de ce qui était et le chèque de ce qui peut être. Pour ceux qui veulent avoir, changer ou être.

Pas pour les lamentations et les regrets.

Un peuple avisé, ne perd pas ses jours en transe autour de la dépouille du passé. Il ne garde pas les cadavres de ses problèmes dans la morgue pour futur. Il transcende et passe à autre chose. Ainsi sont les vrais peuples. C’est pour cette raison que la repentance et le pardon ont été crées.

Les hommes peuvent larmoyer, mais, ne pleurent pas.

Le feu n’éteint pas le feu. Une unité de cendres est une unité en farine, à la merci du moindre courant d’air.

.Il semble, par la force de l’expérience, que les courant d’air, comme les courants politiques, sont semblablement nocifs et se limitent à n’alimenter que le contexte de leur cours, ou le compte de leur trajectoire et circonférence restreintes.

Le peuple n’a pas évolué. Le peuple ne change pas. Le changement est au point statique, se limitant à la stratification de l’entêtement.

A quoi bon dépenser les années à produire une poignée de cendre de paroles ? Fatigués de reproduire le naturel, nous faisons avorter les fausses grossesses. Changeons de tactique. Peut-être que nous faisons fausse route, sans le savoir. A défaut de voler, nous n’avons pu être, ni bipèdes, ni quadrupèdes, alors que le monde file, à toute allure.

D’ailleurs, « eau-position », ou « huile-position », l’équation physique demeure la même: un groupe qui flotte et l’autre qui chahute et sifflote.

Les jours et les nuits sont lassés de l’émergence des uns, de même que de l’immersion des autres, dans ce désert de bonne foi et de promesses illusoires et fictives.

Permettez au peuple, seulement et de grâce de voir la lumière.

Sûr!! Que nous vous souhaitons bonnes année, à tous. Pourvu que ce que nous ne « mangeons » pas, revienne à nos frères. Encore que nous soyons pris dans le sandwich.

Nous sommes et resterons des frères. Dieu en a décidé ainsi.

Il n’était pas dans nos meurs et coutumes de mépriser ou d’affamer le frère, ou de chagriner le voisin, pour nous garnir la bourse ou nous flatter le ventre.

Il n’était pas dans nos habitudes, non plus de chiffonner l’honneur, pour les yeux de l’argent.

Nos sociétés n’étaient pas ainsi.

Sur fond de ce tableau, riche en colères, je souhaite mes bonnes « bonnes » années aux instances suivantes :

-bonne année pour les oppositions, assises et marchantes.

-bonne année au gouvernement, sourd muet et aveugle.

-bonne année pour les enfants, qui ont travaillé dur dans les universités du monde, pour se retrouver la tête prise en tenailles, entre les mains de désespoir et de déception.

-Bonne année, à ceux que nous sommes contraints d’aimer à travers les rideaux de douleurs et de consternations.

-Bonne année à tous ceux qui, se sentant blessés par leur pays, n’ont pas encore bénéficié de leur dû moral humain et matériel.

-bonne année à ceux qui continuent à gratter la terre, avec les mains nues, au temps des technologies de pointes.

-Bonne année à ceux qui ont compris que la culture de  l’ignorance, rapetisse  les grands et brûle les petits, au point que les fauteuils ne reposent plus que sur le sable et les illusions.

-Meilleure année pour ceux qui ne l’ont pas encore compris.

-Année de « lumières », pour ceux qui sont à des années-lumière de saisir que les ténèbres finissent par tout noircir, y compris ceux qui s’appliquent à éteindre les réverbères.

-Bonne année 2018 à ceux qui cesseront de faire de leurs concitoyens un peuple rampant, servile, et un environnement propice pour les manipulateurs, les proliférations d’êtres bactériens et « bactérie-forme ». Un forum  d’applaudisseurs et de « Dithyrambe-istes », passepartout. Un auditoire pour les  producteurs de louanges à la carte et de flatteries prêt à porter, à l’occasion.

-Meilleure santé pour nos vieilles mères, aux articulations ankylosées et aux visages ratatinés, par le dépit et les attentes de prospérités, qui tardent à  être.

Bonne année à nos sœurs, pures, fières mais abattues, par  notre impuissance à rivaliser avec les autres peuples.

-Bonne année à tous ceux qui ont compris que l’unité et la concorde sont les deux piliers indispensables, pour que la Main de Dieu vienne en secours au salut des hommes.

Une pensée pieuse pour tous ceux qui sont morts pour et au cours, de la naissance difficile de cette nation.

Nous vivons le vingt unième siècle. Nous sommes encore à pousser les you-yous pour un robinet, ou un câble électrique. Nous sommes plus grands que ça. Beaucoup plus au dessus de ces petites réalisations. Nous pouvons et devons avancer. Il n’ya pas d’autres alternatives.

Si le gouvernement regardait un peu sous ses pieds. S’il ne laissait pas la confiance sacrée, qui lui a été faite à la merci des charlatans, des ingénieurs de la manipulation politique, religieuse, tribale, et ethnique le peuple serait meilleur. Si la volonté excessive et écrasante de l’autorité inexperte, avait mis les citoyens en première page, la Mauritanie ne faiblirait pas. Si l’autorité avait bridé les manèges  des endoctrineurs microbiens, des sorciers de la duperie, des charlatans, nous changerions pour le mieux. Et nous serions un vrai grand peuple.

Le premier devoir d’un gouvernement est de protéger le faible, le crédule, le naïf, le manipulable et le malade.

Sage « bonne » bonne année pour les opposants de l’extérieur, aussi bien que  ceux de l’intérieur, qui, s’ils soufflaient un peu moins sur les braises de la sédition, de l’intérêt personnel et de la distorsion, auraient   permis au pays de se ressaisir.  Et s’ils réalisaient que dans le pire des conflits, il est sage, et moins embarrassant, de laisser un petit espace, un fragment d’étincelle d’espoir, pour une paix éventuelle; « les » et non « le » dialogue seraient possibles.

Si la justice, la vraie justice s’installe entre tous les citoyens. Et que cette structure soit visible, sans l’aide d’un microscope. La satisfaction collective, ne sera plus qu’une traduction de l’acceptation approbatrice, douce et commode du tirage incontournable du destin.

Le sacre de la responsabilité produit les hommes et prospère les pays. Les tyrannies ne sont ni un investissement durable, ni un calcul intelligeant.

Faites ce que vous ne voulez pas faire, pour étouffer ce que vous ne devez pas commettre. Voilà le petit effort qui fait défaut à tous.

Cet avenir, qui prend des formes sans cesse variables  en fonction de, pas ce que nous disons, mais ce que nous sommes, en réalité, doit interpeller les consciences et la raison. Il donnera ses fruits doux ou amer, selon la voie que nous aurions choisie.

Bonne année à mon ami Mohamed Salem, le berger de Bezoul1. Je sais que personne ne pensera à le lui souhaiter, au milieu du festival.

Je demande au Seigneur des mondes assez de bonheur, pour effacer toutes nos tristesses,  une certitude assez solide pour renforcer la foi, une santé qui récupère les douleurs et les souffrances, un développement pour tous nos citoyens, garantissant la prospérité de la nation mauritanienne.

Je prie et demande à Celui qui Peut, quand IL le Veut de nous insuffler une conviction nationale dans la voie de la responsabilité, de l’amour, de la justice et de l’unité.

Bonne année à la Mauritanie, fatiguée d’accoucher des suites de générations, incapables d’ évaluer, à leur juste valeurs, les élancement de douleur, qu’elle endure pour les contenir.

Bonne année pour toute La Mauritanie de tous les mauritaniens. Que Dieu nous protège de nous-mêmes et contre les insufflations de Satan.

Bonne années à toutes nos petites filles et à tous nos petits garçons, qui marchent, les mains dans nos mains, vers ce que nous décideront de leur laisser en héritage. Que L’œil  du Puissant, qui ne dort jamais les surveille et les protège. Amine.

 

Mohamed Hanefi

Koweït

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 décembre 2017)

 

 

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