
Le journal espagnol El País met en lumière la politique française de renvoi des migrants à la frontière avec l’Espagne. Des renvois qui s’opèrent souvent en dehors du cadre légal, en moins de vingt minutes, sans que les autorités espagnoles soient prévenues.
“Cet été, rapporte le quotidien espagnol El País, la gendarmerie française intensifie ses contrôles aux points de passage frontaliers avec le Pays basque [espagnol] et la présence accrue de patrouilles a fait quadrupler depuis le début l’année le nombre de migrants, essentiellement subsahariens, qui sont renvoyés en un temps record vers le territoire espagnol.
Une partie des renvois se fait de façon officielle et dans le cadre légal – sur le papier du moins – d’un accord bilatéral de réadmission. Mais une autre partie a lieu de manière informelle, parfois en moins de vingt minutes et sans même aviser les autorités espagnoles.”
“Casse-tête”
Côté espagnol, indique El País dont un journaliste s’est rendu à Irún, ces renvois provoquent “un casse-tête”. “La police n’a aucun contrôle sur les expulsions et les institutions qui prennent en charge les migrants sont débordées. Pour chaque personne renvoyée avec des garanties, on en compte plus de dix renvoyées sans garantie.”
“C’est complètement illégal”, critique un agent de la police aux frontières espagnole. Celle-ci dit rechercher une solution avec les autorités françaises.
Comme le rappelle le journal, la police française s’appuie sur le rétablissement des contrôles aux frontières qui avait été mis en place fin 2015, après les attentats du 13 novembre. El País se fait l’écho des critiques de plusieurs ONG françaises visant la prolongation répétée de cette mesure en principe extraordinaire, ainsi que l’usage d’une mesure antiterroriste à des fins de lutte contre l’immigration.
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