Mauritanie : les autorités de Nouakchott en flagrant délit de torture à Genève

Le comité contre la torture des Nations-Unies dont la 64ème session s’achève cette fin de semaine à Genève a rejeté sans complaisance la plaidoierie des autorités de Nouakchott sur le respect des droits de l’homme en particulier les tortures dans les prisons et son engagement à indemniser les victimes notamment le président de l’IRA et son adjoint et le président de Kawtal. Les observateurs s’attendent à une condamnation ferme de l’Etat mauritanien jugé trop laxiste.

 

Le non respect de la garde à vue, de 48 heures au maximum non signalé par aucun juge ainsi que le non respect du délai pour les actes terroristes qui peut atteindre 45 jours sans contestation des victimes , les détentions arbitraires sur des registres fictifs qui génèrent des plaintes de tortures sans suite, des détenus sans jugement pendant 3 ans , l’accès difficile aux soins pour les prisonniers malades, des tortures systématiques des prisonniers notamment les militants anti-esclavagistes et enfin le surpeuplement des prisons cohabitant avec des prisons secrètes. Autant de manquements aux droits de l’homme soulevés par les experts des Nations-Unies confirmés par les ONG mauritaniennes et internationales qui participent à la 64ème session du comité contre la torture des Nations-Unies qui s’achève cette fin de semaine à Genève.

Les experts ont balayé d’un revers de main tous les arguments fallacieux de la délégation officielle mauritanienne qui s’est contentée de se réfugier constamment sur la loi islamique la Chariaa pour expliquer les détentions de certains détenus dont le plus célèbre le bloggeur mauritanien toujours en résidence surveillé malgré les plaintes de la communauté internationales.Et la révélation que l’ancien sénateur Ould Ghadda est détenu pour diffamation est un cas de flagrant délit de non respect de la constitution.C’est dans ce même chapitre que le gouvernement mauritanien a failli sur son engagement d’indemniser le président de l’IRA et son adjoint ainsi que le président d’une association pulaar Kawtal pour les préjudices subis en prison.

Il ressort de cette confrontation une fuite en avant constante de la délégation officielle de Nouakchott même quand il s’est agi de justifier le blocage de la délégation du Collectif des Veuves et Orphelins pour assister aux débats. Le refus d’aborder le passif humanitaire et l’esclavage est une preuve supplémentaire d’impunité du régime de Ould Aziz qui a tourné le dos à la réconciliation nationale. En réalité l’Etat mauritanien cherche à gagner du temps à moins d’une année de la fin du deuxième mandat du président.Les délits sont tellement nombreux et flagrants dans tous les domaines au point que les observateurs s’attendent à une condamnation ferme des Nations-Unies.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 29 juillet 2018)

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