Macron en Afrique : et maintenant, la diplomatie du sport !

Pour renouveler les rapports entre la France et l’Afrique, Emmanuel Macron mise sur ce formidable levier de développement et de réussite qu’est le sport.

 

Le sport pour étendre l’influence de la France. C’était l’une des promesses d’Emmanuel Macron lors de son discours à l’université de Ouagadougou (Burkina Faso), en novembre dernier : tenter de renouveler les rapports entre la France et l’Afrique. Avec une idée en tête : quoi de plus fédérateur qu’un ballon pour y parvenir ?

Depuis, à l’Elysée, le chef de l’État a missionné une petite équipe pour investir ce champ plutôt délaissé jusqu’ici par la diplomatie française. Le sujet a notamment été abordé lors d’un déjeuner de travail à l’Elysée, en février dernier avec George Weah, ancienne star du football et nouveau président du Liberia.

Un accord entre l’Agence française de développement et la NBA

 

Comme d’autres pays avant elle, comme les Etats-Unis ou encore le Qatar, chacun avec des approches bien distinctes, la France va amorcer ce virage. La première étape aura lieu ce mercredi, lors du passage du président au lycée français de Lagos au Nigeria où des photographes immortaliseront quelques paniers de jeunes élèves pour célébrer l’accord qui sera signé entre l’Agence française de développement (AFD) et la NBA, principale ligue de basket mondiale.

Un partenariat doté d’une enveloppe d’environ 10 millions d’euros pour financer des projets sur le continent. C’est la première fois qu’une telle convention sera signée entre cette institution financière et une fédération sportive étrangère.

« C’est très nouveau et il y a un fort potentiel dans ce secteur », se félicite Rémy Rioux, patron de l’AFD, chiffres à l’appui : 70 % de la population africaine a moins de 30 ans et un domaine qui représente 2 % du PIB mondial. A moyen terme, l’idée est de créer des infrastructures sportives en Afrique, des terrains de basket notamment, cette discipline étant la deuxième la plus pratiquée sur ce continent. Des programmes d’éducation, de nutrition, de santé par le sport devraient aussi être développés.

«Il s’agit aussi de changer l’image de la France en Afrique»

 

Mais quel intérêt pour Paris ? « Le soft power », répond d’un air entendu un diplomate de haut rang, c’est-à-dire la capacité pour un Etat à influencer en douceur un autre Etat. « Il faut travailler avec les imaginaires, les représentations, décrypte une source à l’Elysée. Et la capacité de la jeunesse africaine à se projeter en Afrique. C’est plus facile avec le sport. » « Il s’agit aussi de changer l’image de la France en Afrique », ajoute un autre diplomate.

Signe du potentiel économique de cette démarche, d’autres fédérations ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt en la matière. Beaucoup développent déjà des programmes confidentiels en Afrique, à l’instar de sportifs de haut niveau qui soutiennent des initiatives localement. « L’objectif est de massifier le modèle et de le faire essaimer. On veut changer le modèle du footeux qui investit dans son village d’origine », ajoute Rémy Rioux.

Ava Djamshidi

 

 

Source : Le Parisien

 

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