Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu lundi à Nouakchott avec les dirigeants de la force conjointe du G5 Sahel, en marge du sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est achevé le même jour, assombri par des attaques jihadistes dans des pays du Sahel.
« Notre souhait est d’éradiquer dans toute la région le terrorisme » par « la coordination sécuritaire » entre la force conjointe des pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie), l’opération française Barkhane et la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, a déclaré M. Macron.
Ces entretiens ont eu lieu après plusieurs attaques meurtrières, qui ont de nouveau frappé le Mali et le Niger depuis vendredi faisant 25 victimes.
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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait promis samedi de « traquer les terroristes jusque dans leurs derniers retranchements », a déclaré lundi sur France 24 que les « forces armées (maliennes) ont repris du poil de la bête ».
« Nous n’allons pas laisser le Mali aller à vau-l’eau (…). Face à la menace jihadiste, si la barrière du Sahel devait céder, les rives de la Méditerranée seraient débordées », a-t-il dit.
Ce combat est « militaire sur le court terme » mais « à long terme c’est le développement économique et social qui est essentiel car c’est sur le terreau de la pauvreté que se développe le terrorisme », a ajouté Mahamadou Issoufou, le président du Niger.
Le mini-sommet de la force conjointe du G5 Sahel s’est tenu dans le nouveau collège de défense du G5 Sahel, situé aux portes de Nouakchott.
« C’est la première fois au monde que des pays mettent en commun leurs responsabilités régaliennes de formation de leur élite militaire », a souligné le colonel Charles Michel, qui représente l’armée française.
« Ce sont des attaques qui ne doivent pas nous faire baisser les armes », a déclaré dimanche à l’AFP Mouhamadou Issoufou, qui préside le G5 Sahel.
M. Macron, qui devait se rendre mardi au Nigeria, s’est entretenu avec ses homologues du G5 Sahel de la lente montée en puissance de la force conjointe mise en place pour lutter contre les jihadistes et appelée à terme à prendre le relais de la force française Barkhane déployée notamment dans le nord du Mali.
La France soutient ce projet, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité.
Mais sa mise en oeuvre est pour l’instant marquée par les problèmes de financement et les accusations de violations des droits de l’homme par des soldats de la force conjointe.
Avant l’ouverture du sommet dimanche, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a appelé à plus d’efficacité dans la lutte antijihadiste: « Il y a encore énormément de failles » dans la sécurité qui doivent être « corrigées ».
Parallèlement aux questions de sécurité liées aux crises sur le continent, dont celles en RDCongo, au Sahara occidental, à la guerre civile au Soudan du Sud, les dirigeants de l’UA ont discuté de la zone de libre-échange continentale (Zlec) qui pourrait représenter un marché de plus de 1,2 milliard de personnes.
44 pays sur 55 avaient signé en mars à Kigali l’accord sur la Zlec. Cinq nouveaux pays ont signé dimanche: l’Afrique du Sud, la Sierra Leone, la Namibie, le Lesotho et le Burundi. Six pays ont ratifié l’accord, qui entrera en vigueur quand 22 l’auront fait.
« C’est un progrès significatif. Il faut relever des progrès notables vers l’Afrique que nous appelons de nos voeux », a déclaré le président exercice de l’UA, Paul Kagamé, à l’issue du sommet.
En outre, les dirigeants de l’UA ont officiellement décidé de soutenir la candidature du Rwanda pour diriger la Francophonie.
« Nous avons adopté la candidature (….) de Louise Mushikiwabo (chef de la diplomatie rwandaise) au poste de secrétaire général » de la Francophonie », a déclaré le président namibien, Hage Geingob.
La Francophonie s’était invitée à ce sommet avec la candidature du Rwanda pour diriger l’organisation, après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession en octobre.
Les dirigeants africains veulent également mieux « coordonner » avec l’Europe au sujet des migrants, a déclaré le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, faisant allusion à la mise en place d’un Observatoire sur la migration basé à Rabat, décidée par le sommet.
Avec AFP
Source : VOA Afrique
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