Selon ces scientifiques, neuf des treize plus vieux baobabs sont entièrement ou partiellement morts lors de ces douze dernières années.
« Il est choquant et spectaculaire d’assister au cours de notre vie à la disparition de tant d’arbres d’âges millénaires. » Adrian Patrut, de l’université de Cluj-Napoca (Roumanie), et d’autres chercheurs alertent sur la mort de certains des plus vieux baobabs d’Afrique, dans une étude publiée par la revue Nature Plants lundi 11 juin. Ils supposent que le réchauffement climatique pourrait être la cause de cette disparition « d’une ampleur sans précédent ».
« Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les grands baobabs d’Afrique australe ont commencé à mourir, mais depuis dix-quinze ans, leur disparition s’est accélérée à cause des températures très élevées et de la sécheresse », poursuit Adrian Patrut. Au cours des douze dernières années, neuf des treize plus vieux baobabs sont partiellement ou totalement morts, selon l’étude.
Une région qui se réchauffe rapidement
Parmi les victimes, trois monstres symboliques : Panke, au Zimbabwe, le plus vieux baobab avec 2 450 ans au compteur ; l’arbre de Platland en Afrique du Sud, l’un des plus gros du monde, avec un tronc de plus de 10 mètres de diamètre ; et le célèbre baobab Chapman du Botswana, sur lequel l’explorateur David Livingstone grava ses initiales, classé monument national.
Les chercheurs n’ont étudié qu’une soixantaine de baobabs, les plus grands d’Afrique (donc généralement les plus vieux) pour tenter, au départ, de percer le secret de leur longévité. C’est ainsi qu’ils ont découvert, sans s’y attendre, leur disparition massive. « Avant de commencer nos recherches, nous avions été informés de l’effondrement du baobab Grootboom, en Namibie, mais nous pensions que c’était un événement isolé », explique Adrian Patrut.
« Ces décès n’ont pas été causés par une épidémie », affirment les auteurs de l’étude, qui suggèrent que le changement climatique pourrait affecter la capacité du baobab à survivre dans son habitat. La région dans laquelle les arbres millénaires sont morts « est l’une de celles où le réchauffement est le plus rapide en Afrique ». Reste que « d’autres recherches seront nécessaires pour soutenir ou réfuter cette hypothèse ».
Source : France Info
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