
Les députés mauritaniens ont révisé cette semaine à Nouakchott la loi sur l’apostasie .Les auteurs encourent désormais la peine de mort et même repentis ils écopent une lourde amende allant jusqu’à 600 000 ancienne ouguiya. Pour les observateurs c’est la revanche des fondamentalistes religieux qui avaient perdu dans l’affaire du blogueur Ould Mkheittir depuis 2014.
Pour le gouvernement mauritanien les anciennes dispositions de la loi sur l’apostasie étaient en contradiction avec la doctrine Malékite de l’Etat.Une explication qui ne satisfait pas l’opinion publique mais reprend les thèses des fondamentalistes religieux qui ne supportent pas que le blogueur Ould Mkheittir qui avait publié en 2014 des articles blasphématoires sur le prophète (PSL)soit libéré après 4 années derrière les barreaux.
Cette affaire a suscité une pression de la rue et celle des organisations des défenseurs des droits de l’homme à Nouakchott et à l’extérieur du pays au point d’ébranler le régime de Ould Aziz.Et c’est sans surprise que les dogmatiques députés viennent d’adopter de nouvelles dispositions condamnant désormais à la peine de mort les auteurs d’apostasie et même repentis ils écopent une lourde amende allant jusqu’à 600000 ancienne ouguiya. Ce retour au fondamentalisme religieux pur et dur en Mauritanie inquiète bien entendu les observateurs dans un pays où l’islam est une religion d’Etat et ce même état qui instrumentalise la religion à des fins politiques.Le meilleur exemple étant l’autodafé d’ouvrages de référence du rite malékite par le président de l’IRA Ould Abeid en 2012.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 29 avril 2018)
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