La Mauritanie est en deuil.Le Docteur Bâ Bocar Alpha s’en est allé hier à Paris.L’un des illustres pionniers de l’indépendance nous a quitté laissant derrière lui un lourd héritage.Une Mauritanie non achevée.A cette douloureuse occasion la diaspora lui rend hommage.
Précurseur de la cohabitation les mauritaniens pleurent aujourd’hui un père . C’est lui très tôt avec ses compagnons de l’Union générale des Originaires de la Mauritanie qui ont défendu bec et ongle des garanties constitutionnelles pour la diversité de la Mauritanie face au bloc nationaliste arabe dirigé par Mokhtar Ould Daddah au cours du congrés d’Aleg de 58.C’est également un fin diplomate car c »est lui qui a permis à la Mauritanie en 62 d’entrer dans le sillage du monde arabe avec la reconnaissance du pays par l’Egypte très influant à l’époque du groupe de Casablanca composé du Mali de la Guinée de l’Algérie du Ghana de la Libye et du Maroc.Ce dernier pays qui avait des visées sur la Mauritanie.
L’histoire retiendra que c’est le premier ministre noir à démissionner de ses fonctions et le premier médecin à créer une clinique privée qui sera fermée par la suite pour des raisons politiques.Insatiable ,infatigable et visionnaire il va se consacrer discrètement durant ces dernières années à l’unité nationale et à la réconciliation nationale.C’est donc un bâtisseur de la nation que la Mauritanie vient de perdre et au de-là c’est l’Afrique qui perd un grand fils.Et le Fuuta un digne représentant de la vallée du fleuve sénégal.
A travers sa veuve Simone Fatimata Bâ originaire de la Guadeloupe fidèle jusqu’au bout la diaspora trouve sa consolation et l’espoir de funérailles nationales.Très proche de tous les combats de la Mauritanie en particulier celui de l’éducation.Du lycée des jeunes filles en passant par le lycée national à l’école normale supérieure et l’institut supérieur scientifique c’est elle qui a contribué à l’émergence d’un nouvel enseignement supérieur en Mauritanie.
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 12 avril 2018)
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