Mauritanie : le régime de Ould Aziz est à bout de souffle selon Ibrahima Mokhtar Sarr

Le président de l’AJD-MR est revenu cette semaine dans un long entretien avec le Sud Quotidien sénégalais sur la genèse de l’histoire de la Mauritanie , les dérives du système étatique et la difficile cohabitation entre les différentes communautés et enfin le combat de son parti pour une Mauritanie nouvelle.

 

Le trublion député et président de l’AJD-MR ne se présente plus.Candidat malheureux aux deux dernières présidentielles Ibrahima Mokhtar Sarr est incontournable sur la scène nationale. A un an des élections présidentielles il se livre à un exercice journalistique qu’il maîtrise bien en accordant cette semaine un long entretien avec le Sud Quotidien sénégalais au cours duquel il revient sans détours sur les difficultés de la naissance de la Mauritanie tiraillée au départ entre le Maroc et le Sénégal qui revendiquaient les parties Nord et Sud.En 1960 le pays est devenu une pure création de la France .Ancienne puissance colonisatrice elle a remis très tôt le pouvoir aux Maures qui le garde jusqu’à nos jours précise Ibrahima Sarr.

 

En réalité il n’y pas d’Etat en Mauritanie.C’est le système féodal qui fonctionne sur la base d’un état raciste qui sépare les différentes composantes du pays.Pour l’ancien militant des FPC ex-FLAM il s’agit d’un système esclavagiste qui perdure malgré les avancées de l’IRA dont le charismatique président Ould Abeid est le symbole de résistance et reconnu par la communauté internationale.L’ancien prisonnier de Oualata se souvient que lui -même participe à cette longue marche des négro mauritaniens vers la liberté dont le point de départ est la contestation des 19 cadres ou Manifeste des 19 contre l’arabisation du pays et le point d’arrivée le Manifeste du négro mauritanien opprimé rédigé en 86 par les FLAM qui a conduit les dérives actuelles. Absence des noirs y compris les Hratins dans les pouvoirs de décision du système.Une exclusion qui atteint son paroxysme au point qu’il n’existera plus de noirs dans l ‘administration dans 5 ans prédit l’un des leaders noirs le plus convaincu de la difficile cohabitation avec en toile de fond le passif humanitaire qui est loin d’être réglé par les autorités de Nouakchott.En pointant une déconstruction quasi impossible de l’Etat raciste actuel l’ancien journaliste ne croit pas au jeu des partis politiques pour changer le pays.

 

L’écart est grand sur tous les plans entre la classe dominante toujours Beydane et les classes opprimées. Pour inverser la tendance c’est le système qu’il faut changer.Un système qui a déporté vers le Sénégal et le Mali plus de 60 000 noirs en 89 et depuis 2009 privé des milliers de noirs de leur identité ou génocide biométrique alors que l’opposition est toujours intéressée par le changement de régime. Ce qui a poussé le président de l’AJD-MR à mettre fin avec toute collaboration avec le pouvoir en place.Le vrai combat politique confie Ibrahima Sarr dont le parti dirige la grande mairie dans la zone périphérique de la Sebkha réside actuellement dans la conscientisation des populations de leurs problèmes quotidiens et la sensibilisation de l’opinion internationale sur la nature du régime de Ould Aziz à bout de souffle maintenant.Grand défenseur des langues nationales il poursuivra également le combat pour leur intégration dans le système éducatif et politique au sein de l’assemblée nationale.

 

BAKALA KANE

 

(Reçu à Kassataya le 6 mars 2018)

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