Afrique/Traitement des déchets : des experts appellent à une « Afrique sans pollution »

Des experts, des partenaires techniques et des autorités gouvernementales sont réunis mardi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une conférence des parties à la convention de Bamako, visant à interdire l’importation des déchets dangereux en Afrique, et à faire en sorte que le continent ne devienne pas « la poubelle du monde occidental ».

 

A l’ouverture des travaux, la ministre ivoirienne de l’Environnement, Anne Désirée Ouloto, a indiqué que « la gestion des déchets est l’un des plus grands défis et une préoccupation majeure en raison de ses conséquences sanitaires et environnementales, rappelant la décision prise par l’Afrique d’interdire l’importation de tous les produits dangereux et déchets radioactifs à travers la convention de Bamako.

En août 2006, un navire pétrolier immatriculé au Panama et affrété par une société hollandaise a déversé près de 500 tonnes de déchets toxiques, causant la mort de 17 personnes et empoisonnant des milliers d’autres.

Au Nigeria, en 1988, des milliers de barils de produits dangereux déguisés en matériaux de construction ont causé de graves dommages sur la santé des résidents du village de Koko.

Mme Ouloto a déploré que l’Afrique soit la « principale destination » de ces produits dangereux alors que le continent ne possède pas les installations « adéquates » pour la réception et le traitement encore moins une « technologie avancée » pour le recyclage de ces déchets.

« Ces exportations, parfois illicites, du Nord vers le Sud, exigent que nous redoublions d’efforts pour trouver des solutions efficaces afin de préserver notre continent », a poursuivi la ministre.

Selon elle, la convention de Babamko est un outil important qui marque la volonté des Africains de protéger leur santé et leur environnement et de contribuer à une « Afrique sans pollution ».

« Nous avons la responsabilité historique de ne pas laisser la convention de Bamako mourir, il y va du développement de nos Etats et de l’avenir des générations futures », a-t-elle estimé.

Le directeur exécutif adjoint du Programme des Nations unies pour l’environnement, Ibrahim Thiaw, a également insisté sur la « responsabilité collective » de protéger les communautés contre les conséquences environnementales et sanitaires du déversement de déchets dangereux.

Il a, en outre, relevé la nécessité de créer des partenariats publics-privés régionaux qui pourraient déboucher sur la création d’infrastructures adéquates pour la gestion des déchets dangereux produits en Afrique.

La Convention de Bamako a été adoptée à Bamako (Mali) en janvier 1991 et est entrée en vigueur en 1998.

Elle interdit l’importation et le déversement ou l’incinération de déchets dangereux en Afrique, établit le principe de précaution et assure la gestion rationnelle de ces déchets sur le continent.

La Convention compte, à ce jour, 29 signataires et 25 parties.

La première conférence des parties à la convention de Bamako s’est tenue du 24 au 26 juin 2013 au Mali.

La réunion d’Abidjan, la deuxième conférence, s’achève mercredi et devrait examiner les dispositions mises en place dans la coopération et la coordination de la Convention, discuter du budget et du plan de travail pour la période 2017-2020 et valider les résultats des consultations entreprises.

 

 

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