Une foule compacte d’étudiants s’amasse devant l’Institut français d’Alger depuis le dimanche 29 octobre. Une affluence sans précédent.
Ces jeunes souhaitent passer le test de connaissance du français (TCF), première étape pour obtenir un visa d’études en France.
Des centaines d’étudiants et de diplômés dont les noms commencent par A, B, C, D ou E forment [lundi 30 octobre] une longue file allant des portes de l’Institut français d’Alger (IFA) jusqu’à la rue Asselah Hocine en passant par la rue Saïd Bel Arbi, dans le centre de la capitale. Après la pagaille de la journée d’hier [dimanche 29 octobre, première journée pour les inscriptions], le calme est revenu. Des policiers sont déployés.
Des étudiantes et des étudiants parqués derrière des barrières de la police attendent parfois quelque trois ou quatre heures pour pouvoir s’inscrire et avoir une date pour passer le Test de connaissance du français (TCF). Certains sont là depuis les premières heures de la matinée. Ils rêvent tous de pouvoir poursuivre leurs études en France, pour garantir leur avenir.
Diplômée en pharmacie de la faculté d’Alger, Yasmine est accompagnée par son père. La cinquantaine bien entamée, l’homme se montre plus enthousiaste que sa fille. “C’est moi qui l’ai encouragée à faire ces démarches (pour partir). On ne veut pas de cadres ici”, lâche-t-il. “À l’époque, les gens de ma génération ne voulaient pas quitter le pays. Aujourd’hui, c’est nous qui encourageons nos enfants à partir”, poursuit-il avec un sourire qui cache mal sa déception et son amertume.
Meziane vient d’obtenir son rendez-vous. L’étudiant en automatique à l’université de Tizi Ouzou reviendra en décembre pour passer le test. “Je suis là depuis quatre heures du matin”, précise le jeune homme.
Houda attend toujours son tour. Elle vient de Bouira où elle a fait des études en management stratégique. Juste derrière elle se trouve Nabil. Il est étudiant en informatique à l’université de Bab Ezzouar. “Oui Bab Ezzouar, c’est bien, mais en France, c’est mieux”, estime-t-il.
Certains viennent à peine d’entamer leur cursus universitaire comme Amine qui est étudiant à l’école de commerce international à Koléa. Pourquoi cherche-t-il d’ores et déjà à poursuivre ses études en France ? “C’est pour essayer d’avoir un avenir stable”, répond-il, spontanément.
Un véritable parcours du combattant
Amine ne pourra pas s’inscrire aujourd’hui vu que son nom ne commence pas par un A, B, C ou E. Il n’était pas au courant de la mise en place d’un calendrier alphabétique [lire encadré ci-dessous]. Il devrait passer un autre jour.
Dans la file d’attente, certains ont déjà eu à passer le test. “Ce n’était pas comme ça. Il n’y avait pas autant de monde”, assure Randa, diplômée en architecture à l’université de Blida qui veut s’inscrire dans une université française. Elle avait passé un TCF en février 2016. Mais la jeune femme doit déjà le refaire si elle veut que ses chances d’admission dans une université française ne soient pas compromises. Car ce test qui coûte 10 000 dinars [74 euros]a une durée de validité de deux ans seulement.
Le montant à payer pour s’inscrire au TCF ne semble pas constituer un obstacle pour les étudiants. “Ce sont les parents qui paient !”, s’exclame une femme dans la cinquantaine qui accompagne sa fille. “C’est pour l’intérêt de nos enfants”, dit-elle. Beaucoup de ces étudiants savent que l’obtention d’un rendez-vous et même du test plus tard n’est que la première étape d’un véritable parcours du combattant. Chacun d’eux doit déposer un dossier au niveau de Campus France, être accepté par une université avant de déposer une demande de visa. Un visa qui n’est pas obtenu automatiquement, même avec la validation d’un dossier et l’accord d’un établissement universitaire français.
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