L’état civil est devenu industrie de corruption !

La situation qui prévaut dans les "centres d'état civil" pour le recensement et la délivrance des piéces administratives necessaires à l' existence de base des gens, a atteint le seuil de l'intolérable.

Le desarroi, d'abord concentré au sein des communautés discriminées, se généralise. En vérité, l'état-civil est devenu une industrie destinée à l'enrichissement de réseaux occultes, industrie alimentée par la corruption quasi-officielle pour l'octroi du moindre document. Pour celà, suivant le vieux principe de l'économie, la valeur du produit dépendant de sa rareté sur le marché, la bureaucratie s'en donne à coeur joie, pour faire de toute démarche en son sein, un veritable parcours initiatique dont la difficulté légitime le prix final de la marchandise qu'est devenue la moindre piéce d'état-civil.

Dés 4 ou 5 h du matin, les longues files d'attente de citoyens à la recherche de papiers prouvant leur citoyenneté sont devenues le lot quotidien des masses. Dés 10 ans, les enfants doivent aussi payer ce qui est désormais un véritable impôt de capitation pour pouvoir aller à l'école, par ailleurs obligatoire. Par famille c 'est en moyenne 4 à 5 mille ouguiyas qu'il faut payer à ce monstre bureaucratique jamais rassassié et toujours en appetit de soutirer le moindre sou à un peuple épuisé. Les "papiers" sont de nos jours, la corde que l'Etat a noué autour du cou de chaque mauritanien, homme, femme, enfant, jeune ou vieillard, arabe ou negro-africain et qu'il tire à merci, au gré de ses folles humeurs.

La brutalité du joug bureaucratatique n'a d'égal que la honte que peut éprouver tout mauritanien à devoir prouver sa mauritanité devant des agents dressés pour humilier, vilipender et mépriser les gens. Tout ça pourquoi? Pour payer quoi? Pour la sécurité des Titres? Mais ils sont vendus sur la marché de bric et de broc d'une administration publique reduite à sa plus caricaturale expression dans son fonctionnement!

Il n'y a plus d'état-civil en Mauritanie mais une énorme machine à sous qui fabrique à sa convenance des apatrides sur leur propre pays.

 

Gourmo Abdoul LO

Facebook – Le 30 décembre 2016

 

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