Quelle que soit la langue, le cerveau déchiffre le sens de ce qu’il lit de la même manière

Des scènes et des événements décrits en anglais ou en portugais activent les mêmes réseaux de neurones.

Un élément de preuve supplémentaire à l'existence, dans notre cerveau, d'une infrastructure sémantique universelle, indépendante de la langue spécifique dans laquelle elle peut s'incarner.

Lorsque le cerveau lit ou décode une phrase en anglais ou en portugais dont le sens est identique, ses schémas d'activation neuronale sont les mêmes. Tant et si bien qu'une équipe de chercheurs en neurosciences de l'université de Carnegie-Mellon a réussi à prédire, en n'observant que leur activité cérébrale, ce que les participants de leur étude étaient en train de lire.

Grâce à un algorithme de machine-learning, l'équipe dirigée par Marcel Adam Just a pu comprendre les liens entre le sens d'une phrase en anglais et les schémas d'activation cérébrale qu'elle générait, ce qui a ensuite permis aux chercheurs de reconnaître, selon une fiabilité de 67%, la signification de cette même phrase en portugais sur la seule base des schémas d'activation.

Il s'agit du premier travail scientifique à montrer que différentes langues génèrent les mêmes signatures neuronales pour décrire des scènes et des événements. Ses résultats pourraient autant bénéficier à la traduction automatique qu'à l'enseignement des langues ou encore aux recherches en neurosciences –ne serait-ce qu'en permettant de densifier les cohortes, vu que les chercheurs auraient désormais les moyens de travailler sur des individus ne parlant pas la même langue.

Quatre grandes catégories

«En grande partie, le langage que nous apprenons ne change pas l'organisation du cerveau», résume Just, par ailleurs l'un des premiers scientifiques à avoir su allier imagerie cérébrale et apprentissage automatique pour déterminer comment le cerveau déchiffre les concepts.

«L'information sémantique est représentée au même endroit dans le cerveau, avec la même activité pour tout le monde. Dès lors, il est possible que les interfaces cerveau-cerveau ou cerveau-machine n'aient pas à être modifiées en fonction de la langue maternelle de leurs utilisateurs.»

En outre, cette étude révèle que les schémas d'activation peuvent être regroupés en quatre grandes catégories sémantiques –gens, lieux, actions et sentiments. Des tiroirs très similaires en anglais ou en portugais, ce qui confirme que l'organisation de l'information dans le cerveau pourrait être indépendante du langage dans laquelle cette information s'exprime.

 

Repéré par Peggy Sastre

 

Source : Slate

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page