Mauritanie : l’opposition gagne son pari

L'opposition mauritanienne sous la houlette du FNDU est descendue dans la rue cette semaine à Nouakchott pour protester contre toute modification de la constitution et la mal gouvernance du régime de Ould Aziz.

Ce rassemblement est largement suivi par de milliers de mauritaniens.Un raz de marée humaine qui intervient quelques jours seulement après l'accord politique issu du dialogue national qui préconise un référendum pour supprimer le sénat et créer de conseils régionaux avec en toile de fond des élections municipales et législatives anticipées qualifiées par l'opposition de non consensuelles.A deux jours de la réunion ministérielle extraordinaire sur cette réforme la mobilisation réussie du FNDU est un signal à Ould Aziz qu'une partie de la population est avec les boycottistes.

Les Nouakchottois ont répondu massivement à l'appel de l'opposition mauritanienne pour une marche populaire cette semaine dans la capitale contre le tripatouillage de la constitution quelques jours seulement après l'accord politique issu du dialogue national entre la majorité et l'opposition dialoguiste.Cet accord préconise un référendum d'ici la fin de l'année pour supprimer le Sénat et créer de conseils régionaux.Organisé par le FNDU et l'IRA ce rassemblement est un succés incontestable avant les élections municipales et législatives anticipées en 2017.Le collectif de partis d'opposition boycottiste a décidé d'en découdre par la rue avec le régime de Ould Aziz.Les observateurs s'attendent à un remake des élections de 2013 avec le rejet de ce référendum qui ne fait pas même l'unanimité au sein de l'UPR.

Ce raz de marée est un avertissement et un début d'une longue mobilisation pour contrecarrer tous les plans du locataire du palais de Nouakchott confronté une nouvelle fois à une fronde des sénateurs dont la commission est en première ligne pour faire entendre un autre son de cloche différent de l'UPR qui pose au préalable le problème de l'approbation du référendum par les deux chambres comme le stipule la constitution.Un nouveau vent de contestation que le conseil extraordinaire des ministres le 31 octobre prochain tentera de détourner. Les marcheurs du FNDU n'iront pas aux urnes même si la CENI et le conseil constitutionnel sont appelés en 2017 à se faire une peau neuve.En plus le fichier électoral est loin de satisfaire tout le monde.

Des milliers de mauritaniens des Hratins et des négro mauritaniens sont exclus du recensement biométrique appelé également à revoir ses méthodes musclées et discriminatoires d'enrôlement.Les leaders du RFD de l'UFP de Tawassoul de l'IRA de Ould Abeid et l'ancien président mauritanien Ould Vall viennent de gagner leur premier pari post dialogue national. Pas suffisant pour les observateurs.Cette volonté de changement doit être porté par un élan populaire à l'image peut être des printemps arabes.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 30 octobre 2016)

 

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