Mohamed Ould Abdel Aziz ne prévoit pas (encore) de briguer un troisième mandat

Le président de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Une annonce qui entend couper court aux rumeurs persistantes de révision constitutionnelle.

L’opposition y croyait dur comme fer : une révision constitutionnelle était en préparation pour donner la possibilité au président mauritanien de se faire réélire pour un troisième mandat – ce que la Constitution actuellement en vigueur ne lui permet pas. La semaine dernière, Mohamed Ould Abdel Aziz a pourtant couper court à ces allégations, en affirmant qu’il ne se porterait pas candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2019.

« Je ne suis ni intimidé, ni craintif à l’idée de demander un changement de Constitution pour mon intérêt personnel », a tenu à prévenir d’emblée Ould Abdel Aziz au cours d’un dialogue national sur les réformes constitutionnelles, jeudi dernier. « Mais je ne crois pas que ce serait dans l’intérêt du pays », a-t-il poursuivi. Cet allié des Occidentaux dans leur lutte contre les terroristes liés à Al Qaïda au Sahara était arrivé au pouvoir en 2008 suite à un coup d’Etat. Puis il a été élu pour un second mandat présidentiel de cinq ans en 2014 mais la Constitution lui interdit de se présenter à nouveau pour en briguer un troisième.

Nombreux partisans et officiels appellent Ould Abdel Aziz à se représenter

Malgré cette déclaration, les véritables intentions du chef d’Etat mauritanien restent floues, lui qui n’hésite pas à souligner que seul son bon vouloir – et non un texte – lui dictera son choix. « J’ai déjà annulé la Constitution à plusieurs reprises par des coups d’Etat », insiste-t-il. Et les craintes restent fondées quand on sait que la transmission de pouvoir en Mauritanie n’a jamais été faite de manière pacifique ou simplement apaisée entre présidents. D’autant que des figures du pouvoir en place, comme le ministre de la Justice, Brahim Ould Daddah, se sont déclarés en faveur d’une révision constitutionnelle pour lever cette limite de deux mandats présidentiels consécutifs.

En tout cas, la déclaration de Mohamed Ould Abdel Aziz a été bien accueillie, tant par ses opposants que par ses partisans, dont beaucoup avaient aussi appelé à une prolongation de pouvoir au-delà de 2019. Une annonce saluée également par Larry Andre, l’ambassadeur des Etats-Unis à Nouakchott, qu’il qualifie de pas significatif vers la démocratie. Au cours du dialogue national qui s’est clos jeudi, plusieurs changements ont été proposés, comme la suppression du Sénat ou l’instauration de conseils régionaux, laquelle permettrait de meilleures gouvernance et représentativité. Ces propositions seront soumises à référendum avant la fin de l’année, selon les précisions du gouvernement.

 

 

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