Le dialogue national ouvert le 29 septembre dernier dans la capitale mauritanienne est prolongé pour 3 jours pour permettre aux participants d'accorder leurs violons au sujet de la révision de la constitution.Depuis une semaine les débats butent sur cette réforme favorable à un troisième mandat du président Ould Aziz.
Le gouvernement n'est pas resté inerte face à ce blocage comme le laisse entendre son porte-parole à l'issue du conseil des ministres cette semaine en pointant l'organisation d'un référendum en cas d'échec des assises nationales.Un forcing en violation de la constitution que dénoncent les observateurs très inquiets des conséquences.L'opposition parle de coup d'Etat et se prépare à une forte mobilisation.
Après une semaine des travaux du dialogue national dans la capitale mauritanienne et prolongés pour 3 jours encore, l'espoir de l'UPR, le parti de la majorité de voir que son projet d'offrir à son chef un troisième mandat est en passe de devenir une réalité même si les participants n'abondent pas dans le même sens.C'est le porte -parole même du gouvernement qui vient même d'ôter le doute en déclarant à l'issue du conseil des ministres cette semaine qu'en cas d'échec du dialogue national le référendum pourrait tout régler.Autrement dit mettre en oeuvre les idées du plan du discours de Néma du chef de l'Etat c'est à dire la suppression du Sénat, la constitution de conseils régionaux et la création d'une vice-présidence.Une approche évidemment contestée par la majorité des dialoguistes qui insistent sur des manoeuvres politiques au profit des ambitions du locataire du palais de Nouakchott.
Ce nouveau pas du gouvernement redessine les contours du dialogue national et confirme ainsi les raisons du boycott de l'opposition mauritanienne.Le FNDU met en garde les mauritaniens contre ce coup d'Etat qui se profile à l'horizon, un jeu favori de l'ex -Général Aziz.Les dialoguistes sont presque devant un fait accompli.Les heures supplémentaires prônées par les organisateurs ne serviront à rien sinon à gagner du temps.De quoi nourrir le futur projet présidentiel mais aussi soigner son image encore largement écornée par sa mal gouvernance depuis juillet 2009.Les observateurs dénoncent ce forcing du premier magistrat du pays en violation avec la constitution qui risque d'impacter gravement la paix sociale.Les mauritaniens vont tout droit devant un psychodrame autour du dialogue national.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 9 octobre 2016)
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