Plus de vingt militants anti-esclavagistes de l'IRA attendent d'être jugés pour avoir manifesté cette semaine à Nouakchott suite aux émeutes de Bouamatou le 29 juin dernier.
Ils réclamaient la libération de leurs trois dirigeants sous les verrous accusés de manipulateurs par les autorités du pays .Cette nouvelle vague de répression de l'IRA est considéré par les observateurs comme un retour à une diabolisation des Hratins responsables des violences dans la rue et de l'instabilité sociale en Mauritanie surtout à quelques jours d'un sommet arabe capital pour l'image du président mauritanien pour la première fois à Nouakchott.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Ould Aziz en juillet 2009, l'IRA a été placée dans le collimateur du gouvernement et en particulier son président Ould Abeid très actif dans son combat contre l'esclavage . C'est sur le plan international que son ONG va être reconnue comme en témoigne ses nombreux prix des Nations-Unies et de l'Allemagne. Une aura qui ne lui rapporte que des déboires chez lui avec des arrestations et emprisonnements sans cesse puis des libérations.La dernière en date il y a à peine un mois. Ce qui lui a permis de reprendre son bâton de pèlerin pour le Sénégal avant les Etats-Unis pour recevoir son dernier prix pour son courage et son combat contre l'esclavage en Mauritanie.
Et durant cette absence trois des dirigeants du mouvement abolitionniste sont arrêtés suite aux émeutes de Bouamatou le 29 juin dernier et plus vingt autres militants sont derrière les barreaux pour avoir réclamé la libération de ces derniers. Depuis donc sept ans l'IRA a l'impression de vivre les mêmes cauchemars la même diabolisation du régime de Ould Aziz que les FLAM durant les années de braise de 89 à 92. Ould Taya accusait les FLAM d'anti mauritanien ou d'anti arabe de raciste de régionaliste en somme de tous les maux de la république. Ould Aziz accuse l'IRA de communautariste ou de groupuscules qui nuisent à l'unité nationale.
Cette comparaison à la lumière de l'acharnement du régime actuel contre les militants anti-esclavagiste n'est pas une hypothèse d'une déstabilisation du régime mais la réalité d'une politique féroce de répression contre une communauté.Pour les observateurs il s'agit bien d'une stigmatisation d'activistes qui n'ont commis comme crime que la lutte contre l'esclavage comme les FLAM depuis 86 contre le racisme d'Etat de Ould Taya..La souffrance sociale aujourd'hui des Hratins qui représentent près de la moitié de la population est soumise à la brutalité constante des autorités de Nouakchott.Cette instrumentalisation politique est dictée par un sommet arabe organisé pour la première fois en Mauritanie et qui fait polémique au niveau de certains pays du Maghreb , le Maroc en particulier et des pays du golfe.Cet événement est capital pour Ould Aziz surtout pour son image dans le monde arabe.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 15 juillet 2016)
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