Mauritanie : Ould Aziz dans tous états après le passage de Ould Abeid à l’Elysée

Entre Nouakchott et Paris un vent d'une faible intensité est entrain de souffler depuis que le président de l'IRA Ould Abeid a franchi les perrons de l'Elysée pour un entretien avec le conseiller Afrique Thomas Melonio.

C'est le chef de la diplomatie mauritanienne Ould Ahmed Izilbih qui tente cette semaine de réparer le sommeil du locataire du palais de Nouakchott en protestant contre ce rapprochement qualifié d'inquiétant pour les relations entre les deux pays. Pour les observateurs ce mécontentement est un aveu de faiblesse voire d'impuissance du régime de Ould Aziz contre la reconnaissance internationale du leader Hratin.

L'IRA fait trembler Ould Aziz à Paris.Incontestablement au moment où le premier ministre français Manuel Valse parcourt une partie de l'Afrique occidentale en sautant la Mauritanie la France recentre sa diplomatie avant les présidentielles de 2017.En recevant le président de l'IRA à l'Elysée même le département Afrique envoie un signal au chef de l'Etat mauritanien pour revoir sa copie de gouvernance par rapport à la forte communauté Hratine dont Ould Abeid est un digne représentant.Le conseiller français Thomas Melonio emboîte ainsi le pas de la communauté internationale qui avait demande il y a plus d'un mois des enquêtes sur le procés des 13 militants anti-esclavagistes soupçonné d'irrégularités juridiques et qui sont entrain de purger leurs peines de 3 à 15 ans dans une prison au Nord du pays.En tout cas le moins qu'on puisse dire ce rapprochement du chef historique du mouvement abolitionniste avec la France ne plaît pas à la Maison brune.

C'est le chef de la diplomatie mauritanienne Ould Ahmed Izilbih qui est monté au créneau cette semaine pour protester contre cette main tendue de l'Elysée à leur pire ennemi politique qui vient de marquer beaucoup de points surtout après une triomphale tournée africaine et une tournée européenne fructueuse avec la représentation de l'IRA en Belgique.Cette audience française fait mal aux autorités de Nouakchott confrontées à une course contre la montre pour le référendum d'ici la fin de l'année issu de l'accord politique entre l'opposition dialoguiste et la majorité qui fait l'objet dès aujourd'hui d'un conseil extraordinaire des ministres.Le président mauritanien est dans tous ses états et ne comprend pas ce double jeu de la France.Pour les observateurs cette inquiétude de Ould Aziz est un aveu de faiblesse ou d'impuissance face à la reconnaissance internationale du leader Hratin. Les sorties médiatiques du chef historique abolitionniste sont de plus en plus fréquentes et commencent à porter leurs fruits comme en témoigne la marche de l'opposition démocratique le 29 octobre dernier à Nouakchott. Biram est désormais une figure incontournable dans le paysage politique national.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 1 novembre  2016)

 

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