Pendant que toutes les ONG de défense des droits de l’homme et de lutte contre la torture avec le soutien de la presse francophone se soucient du sort réservé aux militants de l’IRA dont au moins un a été pris en flagrant délit posant avec le reste d’une tenue des forces de l’ordre, personne ne s’intéresse au sort de ce gosse,
Cheikh Bay Ould Mohamed du mouvement du 25 février jeté en prison pour avoir lancé une sandale vers le porte-parole du gouvernement.
Comme d’ailleurs seule la presse maure s’est passionnée pour l’affaire Zeini alors que tout le monde s’est déchaîné sur le fils du chef de l’état Bedr après l’affaire de la jeune fille.
C’est ainsi en Mauritanie, à quelques rares occasions près, chacun défend d’abord sa race, ensuite sa tribu et tout est permis quand il s’agit de la famille du chef de l’état mais quand il s’agit d’un citoyen lambda surtout maure blanc, le monde francophone est aux abonnés absents or nous ne devons pas être comme le monde arabisant victime de ses œillères.
D’abord en ce qui concerne la violence : quand le pouvoir envoie des forces de l’ordre bien équipées matraquer des manifestants pacifiques et les gazer, on trouve cela normal par habitude sans doute mais quand un jeune jette sa chaussure vers un porte-parole du gouvernement en l’accusant d’être « ministre du mensonge », on estime que c’est normal de le jeter en prison alors qui s’agit d’un jet inoffensif qui n’avait pas l’intention de blesser sinon il aurait prévu de lancer autre chose ou l’entarter, ce qui eût été amusant comme on le voit dans les vraies démocraties…
Pourtant le porte-parole a bien menti en disant que les services de sécurité consomment 50 millions de dollars de carburant tous les 5 jours ! Il a répété cela plusieurs fois or s’il ment froidement pour ça, un jeune ne peut être coupable de le traiter de ministre du mensonge surtout que venant du gouvernement, le mensonge souvent par omission est une culture comme le déni.
Que le pouvoir jette ce garçon en prison après tout c’est sa culture mais que la société civile et les partis d’opposition cautionnent cela, c’est dramatique. Le pouvoir mauritanien est en place par la violence depuis 1978 car depuis tous les présidents sans exception ont été mis dehors par la violence même le premier président démocratiquement élu. Même un président de la cour suprême a été mis dehors par la violence avec l’appui de la garde nationale.
D’ailleurs tout ce qui est voté même à l’assemblée est voté par la violence parlementaire d'une majorité de soldats civils aux ordres. C’est ainsi qu’on a fait avaler la convention chinoise et qu’on vote tout et n’importe quoi.
Aujourd’hui encore, on refuse aux membres du mécanisme de lutte contre la torture de voir les détenus de l’IRA, n’est-ce pas de la violence que cette humiliation de ce mécanisme ? En Mauritanie la violence si elle n’est pas physique, elle est présente partout psychologiquement, la culture de la violence ayant fait place à la violence de la menace.