Bref rappel historique
Il y a trente-deux ans, la jeunesse de notre chère cité de Kaêdi marquait l’Histoire en organisant un évènement sans précédent : une semaine de bouillonnement d’idées, d’échanges de réflexions et d’élan de prospective sur notre vivre-ensemble et notre devenir commun.
L’essentiel de nos problèmes et des enjeux qui s’ouvraient à nous furent débattus, et notre histoire revisitée ; tout cela sur fond d’animations culturelles et festives rassemblant dans une même communion une jeunesse désormais unie autour de ce qui est devenue son hymne : le chant Dental.
Le Séminaire d’Etudes et de Réflexion des Jeunes de Kaëdi (SERJK) de 1984 eut un retentissement national, voire sous-régional. En effet, son écho fut pour nombre de nos compatriotes un exemple d’éveil et de conscientisation citoyenne. Notre ville n’en fut que plus belle et son image redorée. Il était prévu d’en refaire périodiquement, son intérêt pour le rayonnement de notre cité et la mobilisation de ses ressources humaines n’étant plus à démontrer. C’est ainsi que les jeunes de Dimbé tentèrent une réédition du SERJK en 1986 et en 1994. Mais par deux fois les autorités de l’époque interdirent la tenue de l’événement pour des raisons qu’il n’est pas utile de rappeler ici…
Plus de 20 ans après la dernière tentative de réédition du SERJK, et au regard de la situation de morosité dans laquelle baigne notre cité, n’est-il pas temps de reparler ensemble de notre ville ? C’est en tous cas ce que j’ai la faiblesse de penser au plus profond de mon être. Je suis persuadé qu’il y a pour cette jeunesse pétrie de talents et de dynamisme une réelle envie de prendre ses responsabilités et de rendre à sa ville ce qu’elle lui a offert de plus beau : cette énergie et cette passion bien kaëdiennes. Notre cité a bien besoin d’une cure de jouvence et d’un souffle nouveau.
Réalisons alors tous ensemble ce vœu si cher enfoui en chacun et en chacune d’entre nous !
Pour cela, je propose que la jeunesse kaëdienne dans sa grande diversité, se retrouve dans sa ville pendant une semaine, qu’elle fasse rejaillir notre culture arc-en-ciel, qu’elle redonne le ton à la réflexion et à l’imagination pour se pencher sur les problèmes de sa cité, qu’elle profite de l’expérience des plus anciens d’entre nous pour faire de notre passé un atout pour l’avenir.
Objectif ?
L’objectif du Séminaire d’Etudes et de Réflexion des Jeunes de Kaëdi est d’arriver à se pencher sur les problèmes de développement de notre ville à travers diverses manifestations : conférences-débats, tables-rondes, ateliers, pièces de théâtres, etc. Cette semaine d’études et de réflexion vise également à recréer une ambiance d’unité et à re-booster la créativité kaëdienne.
Ainsi, au sortir de cette semaine, un document cadre devra restituer l’ensemble des réflexions et formuler d’utiles recommandations aux acteurs du développement local : Commune, autorités administratives, acteurs associatifs locaux et de la diaspora, partenaires au développement, etc. Ainsi nous pourrions relancer l’idée d’une biennale qui nous permettrait tous les deux ans de faire le point sur les avancées et les ajustements nécessaires.
Quand ?
Organiser une manifestation d’une telle ampleur exige un temps de préparation plus ou moins important. Aussi, je pense que réunir la jeunesse kaëdienne de tous horizons amène à envisager une telle rencontre pendant les vacances d’été. L’été 2017 nous a paru un objectif encore réalisable si nous nous mettons à l’œuvre dès maintenant. Mais je propose que nous réévaluions cet objectif à la suite des premières grandes assemblées générales. Si cet horizon s’avérait trop rapproché, rien n’empêche de se projeter à l’été 2018.
Comment ?
Dès aujourd’hui, j’invite les Kaëdiens où qu’ils se trouvent dans le monde à s’organiser en comités de soutien du SERJK et à se mettre en lien avec une commission centrale qui devra être mise en place à Kaëdi. En attendant que cette commission soit mise en place (ce à quoi nous allons commencer à travailler d’arrache-pied dès maintenant), je me propose de faire le lien entre les différents noyaux constitués ça et là. Au-delà de la mobilisation des moyens à mettre au service du SERJK le moment venu, ces noyaux devront également être force de proposition tant sur les thèmes à aborder que sur la manière d’organiser les activités.
Dans les endroits où il existe des structures associatives kaêdiennes, il me parait plus simple de partir de ces associations pour constituer un cadre suffisamment représentatif des kaëdiens, sans oublier d’identifier, puis d’intégrer des personnes ressources qui ne seraient pas forcément militantes d’associations, mais dont l’apport pourrait être bénéfique à notre projet. Il nous faut donc dès maintenant voir naitre partout où se trouvent des kaëdiens dans le monde (à commencer par Kaëdi), une initiative pour convoquer une première réunion d’information.
L’idéal serait que d’anciens séminaristes soient au démarrage de l’initiative, car ils en connaissent déjà l’esprit et sont en mesure de l’exposer aux autres. Ainsi, pour ce qui est de la Mauritanie, j’invite les anciens membres de la Commission Centrale de Kaëdi de 1994 (CCK) à faire le bilan de l’existant (documents, matériels, etc.) et à se retrouver le plus rapidement possible pour convoquer une première réunion d’information et envisager la mise en place d’une nouvelle structure où seraient représenté l’ensemble des quartiers et communautés de la ville.
La constitution d’une telle structure est primordiale, car elle nous permettrait d’avoir très rapidement un répondant local qui soit légitime et qui pourrait faire tout le travail de préparation nécessaire : sensibilisation des populations et des autorités, recueil des préoccupations et des problèmes en vue de leur intégration dans les futures thématiques du séminaire, etc.
J’invite également les anciens membres de l’ancien Noyau Central de Nouakchott (NCN) à faire le bilan de l’existant en réunion de bureau, et à convoquer une grande réunion d’information auprès des ressortissants kaëdiens de la capitale en vue de la mise en place d’une nouvelle structure. Naturellement, si l’option de repasser par les anciennes structures du SERJK s’avérait trop lourde ou semblait présenter quelques difficultés de réalisation, tant à Kaëdi qu’à Nouakchott, d’autres bonnes volontés sont encouragées à prendre l’initiative de se mettre en lien avec nous et à convoquer une réunion d’information pour démarrer les activités.
La même démarche devra être faite auprès des kaëdiens de la diaspora : Afrique l’ouest, Maghreb, Europe, Amérique, etc. Pour le cas spécifique de la diaspora kaëdienne de France, je propose une première rencontre en noyau réduit entre des représentants d’associations kaëdiennes en région parisienne aux alentours de la mi-juillet. Notre compatriote Tidiane Koïta est d’ores et déjà en lien avec quelques personnes ressources pour organiser cette rencontre. Cette première rencontre pourra ensuite être suivie d’une grande réunion d’information quelques semaines après, afin de mettre en place une structure de soutien au SERJK à l’image du Noyau Central de Nouakchott.
Conclusion
Pour la réussite de ce projet ambitieux pour notre ville dont nous ne cessons de déplorer les difficultés dans différents fora, l’engagement de tout un chacun est vivement souhaité. Personnellement, si j’ai cru devoir ressusciter ce vieux projet, je ne perds nullement de vue que de sa dépersonnalisation dépendra forcément son succès. Mon souhait le plus ardent est que dès demain les kaëdiens toutes communautés et toutes obédiences confondues se l’approprient pour en faire un bien commun. Car l’ultime but visé est de recréer cette fraternité kaëdienne qui fait vibrer chacun d’entre nous. Une semaine d’échanges, de réflexions et de fête dans notre berceau commun devrait y contribuer.
Bocar Oumar BA
Strasbourg, France
Tel : 00 336 61 88 41 00
Email : bocarba2002@yahoo.fr
(Reçu à Kassataya le 12 juin 2016)
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