Un journaliste somalien a aidé les Shebab à tuer plusieurs de ses confrères

Dans un pays où les reporters sont sans cesse menacés par les milices, un ancien journaliste s'est mué en serial-killer.

Le simple fait d'être journaliste en Somalie fait de vous un individu en danger de mort. En 2015, l'ONG Reporters sans frontières (RSF) a classé la Somalie au 172e rang (sur 180) dans son classement mondial annuel de la liberté de la presse

«La Somalie demeure le pays le plus meurtrier pour les journalistes en Afrique.  L’insécurité due essentiellement aux millices Shebab a coûté la vie à trois d’entre eux en 2014. Plusieurs autres ont été blessés (…) Dans les régions auto-proclamées autonomes du Puntland et du Somaliland, la chasse aux journalistes est le sport favori des autorités qui n’ont que faire de la loi», écrit notamment RSF. 

Mais depuis quelques années, le premier ennemi des journalistes somaliens est l'un des leurs. 

Un ancien reporter respecté

C'est ce que raconte le magazine américain de géopolitique Foreign Policy dans une terrible histoire. Depuis 2007, au moins 25 journalistes ont été assassinés dans le pays: et au moins cinq de ces crimes sont imputables à Hassan Hanafi, un ancien reporter radio qui a embrassé la cause des Shebab, le groupe terroriste islamique qui combat le gouvernement de Mogadiscio. Hassan Hanafi a fait «sa mission de décimer la population de journalistes somaliens entre 2007 et 2011», note Foreign Policy.

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Il a été capturé au Kenya en 2014 et confessa ses meurtres sur la télévision d'Etat en Somalie. Condamné à mort, il a été exécuté lundi 11 avril dans la capitale somalienne. «Hanafi était le lien parfait entre les Shebab et la communauté journalistique de Mogadiscio car il était lui-même auparavant un reporter respecté», raconte Foreign Policy. 

Comme le raconte la BBC, le procédé qu'utilisait Hanafi pour assassiner des journalistes somaliens était toujours le même. Il repérait les journalistes qui publiaient des contenus «anti-Shebab» ou simplement pro-gouvernement. Ensuite, il les attirait lors d'un rendez-vous pour soit les exécuter lui-même ou les faire assassiner par quelqu'un d'autre.

 

Source : SlateAfrique

 

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