C’est la question que tout le monde se pose après avoir lu le livre du professeur Zekeria Ould Ahmed Salem qui a déroulé toute l’articulation juridique de l’affaire dans une république réputée islamique sans parler du volet héritage alors que c’est l’épisode suivant de cette saga judiciaire à ceci près que dans le premier volet celui de la filiation,
le futur ministre de la justice était la victime alors que dans le second, celui de l’héritage, il semble avoir tous les traits du persécuteur peut-être à l’insu de son plein gré pris dans l’élan premier parfaitement défendable.
Nous avons rencontré la veuve de feu Abdallah Ould Daddah. Pour l’instant, elle tient à laisser la justice suivre son cours et ne veut en aucun cas étaler les détails de cette affaire dans la presse même si elle a eu mille fois l’occasion d’être tentée par lassitude pour prendre l’opinion publique à témoin. Heureusement, à chaque moment de faiblesse dans ce long combat qui dure maintenant depuis 7 ans, elle a eu le soutien de la famille et des amis de longue date qui connaissent le dossier.
Nous avons pu cependant discuter de l’affaire en cours, il en ressort que sans la volonté du régime actuel de laisser la justice suivre son cours dans les règles de l’art, la veuve eût été écrasée par le camp adverse non pas à cause de la force des arguments mais juste à cause de la disproportion du rapport de force dans un pays comme le nôtre avec d’un côté d’un avocat implacable, à l’abri du besoin, devenu ministre de la justice avec ce que cela signifie comme conflit d’intérêts dans l’affaire en cours le concernant au premier chef, c’est le cas de le dire, apparemment prêt à tout pour déposséder la veuve de ses biens dans les meilleurs délais quand de l’autre côté ne lui fait face qu’une femme seule, dame âgée mauritanienne d’origine étrangère c’est-à-dire sans tribu pour la défendre.
Nous nous contenterons donc pour l’instant de dire ce qui peut être dit sans tomber dans le voyeurisme, sans gêner aucune des parties dans cette affaire en attendant le verdict définitif de cette affaire d’héritage qui dure maintenant depuis 7 ans empoisonnant la vie de la veuve et sa fille en plongeant toutes les familles concernées, les amis, la tribu dans une atmosphère regrettable pour tous.
Ainsi on peut dire qu’à l’heure actuelle après 7 ans de procédure, le dernier arrêt de la cour suprême donne raison à la force des documents, titres de propriété détenus par la veuve. Il ne reste plus qu’un dernier volet celui des magistrats de la cour de renvoi, je ne m’abuse, qui devaient confirmer l’arrêt de la cour suprême depuis le 7 juillet mais cela a été reporté au 31 octobre depuis que monsieur Daddah a été nommé ministre de la justice car on imagine dans un pays comme le nôtre la situation de ces magistrats entre un arrêt de la cour suprême à confirmer et leur ministre de la justice à ménager…
En 2008, 20 ans après l’arrêt de la cour suprême attestant définitivement la filiation, dès l’annonce du décès de son père, maître Brahim débarque dans la maison familiale pour la première fois. Il circulera là trois jours en bonne intelligence avec la veuve pour recevoir les gens le temps des condoléances mais le quatrième jour, soit seulement 4 jours après le décès du père, un homme sonne à porte du domicile de la veuve en plein deuil. On lui ouvre, il s’installe. Vient-il présenter ses condoléances ? Pas vraiment… L’homme est un huissier de justice, envoyé derechef suivant la procédure engagée par maître Brahim qui convoque veuve et fille au tribunal pour régler les affaires d’héritage.
Quelle urgence quand on sait, comme l’a dit le professeur Zekeria dans son livre, que maître Brahim est certainement plus riche que son défunt père ? D’abord c’est un avocat réputé qui ne manque pas de clients, ensuite il a été avocat de Bouamatou et Dieu sait que l’homme d’affaire a la réputation de gâter cet entourage efficace, un peu comme monsieur 48% avoua distribuer maisons et voitures.