A l’aube de la vingt-et-unième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11) qui se tiendra à Paris,le changement climatique est sur toutes les lèvres.
Ville très exposée aux conséquences du changement climatique, Nouakchott a abrité du 4 au 7 juin courant, le premier forum mauritanien sur climat et développement durable (CLIMDEV2015). Cette première édition est l’œuvre de la jeune structure RIM Youth Climate Movement. L’objectif étant de créer un cadre de réflexion et d’action qui, progressivement, permettra au mauritanien lambda s’adapter et contre carrer le changement climatique à son niveau, à son rythme. Des experts nationaux et internationaux, citoyens lambda, acteurs de la société civile et élus locaux ont, trois jours durant parlé climat, chose rare en Mauritanie.
Le Forum s’est déroulé autour d’ateliers, exposition de projets éco-innovants et une Excursion au Banc d’Arguin pour finir. Le premier atelier « la Mauritanie face au changement climatique » a tenu toutes ses promesses. On en retient que la capitale Nouakchott est menacé de disparition à l’horizon 2015.
Dans son mot de bienvenue, Moussa Elimane Sall, jeune juriste de formation et coordinateur de la structure organisatrice du forum a déclaré « 2015 est une année charnière, nous nous dirigeons vers la COP21/CMP11. Il me parait pertinent que la Mauritanie apporte sa contribution, d’où l’organisation de ce forum. Nous voulons que ce qui sera dit durant ces deux jours serve à quelque chose, que cela remonte au plus haut niveau ».
Réflexion puis action
En effet, l’un des grands maux de la Mauritanie est que les résolutions issues de différents forums, conférences et panels finissent le plus souvent au fond d’un tiroir fermé à double tour. Moussa Sall en est conscient d’où ces mots «les autres forums ont vocation à réfléchir et ne pas agir derrière. Nous, c’est réfléchir et faire en sorte que les fruits de cette réflexion puissent aboutir à des solutions concrètes » c’est pourquoi « des projets éco-innovants seront présentés lors du GreenGala (diner de gala) pour permettre de donner du sens à tout ceci ».
Le Master international GAED répond présent
L’Organisation des Nations Unies a décrété le 5 juin de chaque année, Journée mondiale de l’environnement. Le thème choisit cette année est «Sept Milliards de rêves. Une seule planète. Consommons avec modération ». Dans le cadre de la célébration de cette journée, les étudiants du Master International GAED de l’Université des Sciences de Technologie et de Médecine de Nouakchott et ceux de l’Université Gaston Berger de Saint Louis ont organisé sur une conférence-débat à Nouakchott. Les interventions des étudiants mauritaniens, du Sénégal, Burkina Faso et du Tchad entre autres nationalités ont toutes tournés autour de la thématique du jour « Quels enjeux environnementaux pour l’expansion des activités pétrolières au large de l’Afrique de l’Ouest » avec naturellement un coup de projecteur sur la Mauritanie. La nappe de fuel constatée sur les côtes mauritaniennes récemment s’est invitée au débat. Ce qui n’a pas été du gout de tous.
La célébration de cette journée mondiale de l’environnement a coïncidé avec le deuxième jour du forum mauritanien sur le climat et intervient à la veille du « débat planétaire citoyen », samedi 06 Juin.
Débat citoyen planétaire
L’initiative « débat planétaire citoyen sur le climat et l’énergie » est une nouvelle approche dans la recherche de solutions sur la problématique du climat. Organisé simultanément dans 100 pays sélectionnés dont la Mauritanie, le World Wide Views a pour objectif de recenser les opinions et espérances de 10.000 citoyens lambda et les utiliser pour influencer les négociateurs de la COP21. Cent mauritaniens et zéro expert se sont réunis sous la khaima du parc Biodiversité de Nouakchott, samedi matin. Cette activité co-organisée par la RIM Youth Climate Movement est inscrite dans le programme du Forum Mauritanien sur le Climat et le Développement Durable (CLIMDEV2015). Cette activité a par ailleurs été parrainée par le ministère mauritanien de l’environnement et soutenu par le ministère français de l’écologie, l’ambassade de France en Mauritanie et la Mairie de Tevragh Zeina pour ne citer que ceux là.
L’environnement, une affaire de tous
Effet du changement climatique sur les conditions de vie des populations (sécheresses, baisse de la production agricoles…) Cycle, tantôt inondations, tantôt sécheresse qui met à mal la production agricole. Augmentation inhabituelle des températures perturbe le cycle de reproduction de la plante.
A L’image d’autres pays africains, la Mauritanie subit depuis quarante ans, les affres du changement climatique.L’exode rural massif des années soixante dix en est une conséquence directe. Dans les villages, agriculteurs et éleveurs vivent ce calvaire au quotidien. Tantôt c’est une sécheresse tantôt c’est une inondation qui met à mal la production agricole et décime le cheptel. Comme disait l’autre, le « changement climatique n’est pas brusque, il se fait lentement…. Sans que l’on en prenne conscience »
Arriver à déclencher une prise de conscience sur la nécessité d’agir pour l’environnement, en initiant des mesures effectives pour faire de la gouvernance environnementale une affaire de tous au niveau mauritanien, sera un travail de longue halène. Pour l’heure, la conférence de Paris qui aura lieu dans 6 mois continue de cristalliser l’attention de tous.
Source : Mauriweb.Info (Le 7 juin 2015)
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