La crise à la SNIM résume bien la politique hasardeuse de ce pouvoir

C'est consternant de voir comment le gouvernement joue au pourrissement face à la grève légitime des ouvriers de la SNIM.

 

Comment est-ce possible dans un pays qui ne produit quasiment rien, où presque toute son économie se repose sur les matières extractives, en particulier sur les mines de fer, de constater que le pouvoir en place, s'aventure sur une voie dangereuse, scier le support sur lequel l'essentiel des revenus du pays dépendent?

Que peut-on reprocher à ses ouvriers? D'avoir oser réclamer l'application des engagements signés? Ces ouvriers avaient d'abord réclamer l'ouverture des négociations sur l'application de l'accord déjà signé depuis plusieurs mois. C'est par le refus, l'arrogance et le mépris de l'ADG d'ouvrir toute possibilité de négociation qu'ils se sont résolus au dépôt du préavis de grève. Si l'ADG de la SNIM a démontré son incompétence et son inconséquence à faire face à ce conflit, il est tout de même surprenant de la part de ce pouvoir qui s'est toujours servi de cette Société comme vache à lait, de jouer à son affaiblissement. Aucune démarche logique ni raisonnement rationnel ne pourraient trouver une explication sur une telle attitude. Quels calculs le pouvoir a-t-il derrière la tête face à ce conflit? Est-il conscient du danger qu'il fait courir au pays?

Dans un pays normal, lorsque un conflit de cette nature et de cette ampleur se passe, avec des conséquences sociales et économiques importantes- même dans le cadre d'une société privée- L'Etat garant de la paix sociale réagit, au minimum, en nommant un médiateur. Dans le cas présent il s'agit d'une société d'Etat qui est le fleuron de l'économie nationale, comment est-ce donc possible un tel comportement, une telle désinvolture ou une telle irresponsabilité? Il est quand même paradoxal voire surprenant d'écouter ce pouvoir proclamer depuis plus d'un mois et à toutes les occasions, sa volonté de dialogue, pour, dit-il, créer un climat apaisé et asseoir la démocratie dans le pays, et en même temps, constater son refus d'assumer ses responsabilités face à un conflit qui pourrait avoir un impact considérable sur l'économie pays. Et pire, de le voir envoyer ses ministres sur terrain, n'ont pas pour trouver les voies et les moyens pour solutionner le conflit, mais pour lancer des ultimatums, donc ajouter un peu plus d'huile sur le feu. Que cherche-t-il? Une fois de plus, on ne peut que douter de la sincérité de ce pouvoir et se poser la question sur sa capacité même de compréhension du dialogue, de la paix sociale et de la démocratie.

 

Maréga Baba Assa/France

 

(Reçu à Kassataya le 8 mars 2015)

 

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