Au delà de tout ce qu'on dit, plus loin que tout ce qu'on peut prétendre et plus profond que tous les sentiments qu'on étale, il n'existe pas un homme politique innocent.
Tous, tant qu'ils peuvent se diversifier, ne font que s'en prendre à la crédulité du citoyen, pour se glisser habilement dans la gestion de sa vie. Ils le malaxent, le pétrissent, le moulent pour en faire leur chose.
Est-ce que une mauvaise chose? Une supercherie? Une manipulation traitresse de personne en difficulté? Un abus de confiance? Dieu les jugera et Il les jugera surement et équitablement.
L'étendue incommensurable de la gabegie, les fausses promesses, pour ne pas dire les trahisons immorales, n'ont pu entamer l'espace de confiance que ces masses abruties par les coups du sort, les affres de la nécessité et les frustrations, accordent à chaque fois aux serments, sans cesse réchauffés remaquillés et resservies de leurs fils.
Une élite en rue derrière des fauteuils devenus maudits par le ciment de pauvreté, de mensonges et d'égoïsmes institutionnalisés sur lesquels ils reposent.
La différence est incalculable entre le mauritanien d'hier et celui de nos jours. La dégradation de la foi et des principes de vertu y est pour beaucoup.
Naguère le mauritanien croyait en une certaine philosophie de la vie, qui accordait la priorité à la décence et le "beau bien". Il vivait, luttait et pouvait mourir pour ne pas "dodeliner" la tête, à cause d'une vilaine action commise. Tout ce qui lui tombait sous la main était sacrifié au bénéfice de "ce qui doit se faire". C'est-à-dire ce qui honore.
La déviation fut brutale. La force des appétits fut retournée sans ménagement contre les remparts d'une décence, mal préparés à la furie de tels assauts. La politique, l'argent, les influences la boulimie du nouvel ordre vont ravager les décences d'une société traditionnelle, qui ne s'attendait nullement à la férocité de telles attaques.
Les cœurs se rouillent par deux facteurs prédateurs: le péché et la convoitise.
Sans lâcher les anciennes structures, qui pouvaient servir les démagogies systématiques, nouvelles maitresses des nouvelles règles du jeu, les enfants, élites intellectuels, militaires et même commerçants, vont jouer sur les cordes du tribalisme, de l'ethnisme, du clanismes et même de la tendance religieuse, pour manipuler à leur guise et jusqu'aux limites de l'épuisement total, cette société meurtrie par les défaites successives des âmes et le désespoir latent des cœurs.
Bien sur que le dialogue est nécessaire.
Il s'agit de partager un gâteau inerte qui ne peut choisir la bouche qui le rongera.
Un dialogue pour définir les parts et les intérêts des dialogueurs.
Il peut être qualifié de "national", chaque groupe ayant "nationalisé" un morceau du pays. Ce ne sont pas des concertations pour s'entendre comme on le prétend. Mais des négociations pour ne mécontenter aucun des convives assis à la table ou le pays se consomme.
Le peuple est secondaire. On ne peut participer à la consommation de sa propre chair.
Des ministres s'en vont, d'autres viennent. "Le pays se perd, rien ne se crée et rien ne se transforme…jamais."
Quel est la différence entre un ministre et un ministre?
Les devanciers, comme leurs successeurs ou leurs tombeurs, arrivent dans le bureau, se costument, se "voiturisent" s'entourent d'un garde ou deux, assistent au conseil des ministres avec un énorme et impressionnant parapheur, se photographient en présence du chef et sortent un communiqué du conseil naturellement. A part les "mesures personnelles" qui placeront les cousins et les cousins de cousins de cousins dans de nouveau bureau, le pays se réveille le lendemain dans les mêmes conditions. Dans les mêmes conditions, si un commerçant zélé n'a pas décidé au cours de la nuit, de tirer les prix de certains produits vers les zéniths de l'impossible.
Affame le chien, il te suit.
Le Mauritanie ne se perd pas. Elle s'est perdu le jour ou le premier mauritanien a troqué les fastes du nouveau monde contre la sainteté de ses principes et la sobriété légendaire de ses ancêtres et pour l'amour insatiable des biens et des conforts.
La Mauritanie s'est perdue le jour ou ses fils ne voyaient plus en elle qu'une vieille vache qu'il faut traire jusqu'au sang pour satisfaire des appétits insatiables et immoraux.
Dans le pays on s'oppose pour se substituer et non pour changer. Depuis 1978 il y a eu tellement de changements. Des changements sur place. Comme pour répondre a un commandement militaire, on "marque le pas".
Ceux qui crient fort, le font pour occuper la place de ceux qui tiennent le gouvernail. Chasser l'autre pour brouter à sa place ou du moins brouter avec lui cote a cote. C'est le sens d'ailleurs, je crois du mot "opposition", convertible en "eau position". L'eau en mouvement essaie toujours par ses méandres à occuper tous les espaces vides ou vidés par son érosion.
A quoi sert de gouverner quand le pays ne s'épanouit pas? Et quand seuls les procédés du discours se diversifient comme autant de mensonges?
A quoi sert de se mettre d'accord quand c'est toujours le même système, les mêmes méthodes, les mêmes espoirs perdus, les mêmes déceptions? Les mêmes frustrations d'un peuple qui doit envoyer des étudiants et ses malades au Sénégal, en Tunisie et au Maroc?
Des pays qui ne peuvent même pas rêver de la fortune sur laquelle nous avons installé nos champs de bataille, mais qui croient en leur patrie et en la grandeur de leur nation.
Si tous les mauritaniens ensembles, avaient les yeux fixés sur une même direction, une boussole communément acceptée comme étant l'intérêt suprême de la nation, la barque avancerait.
Un pays bigleux ne peut bien voir.
Ceux qui se laissent séduire par ce qui leur semble être "un haut rang politique", un bain de jouvence dans cette marée humaine amorphe, gratuitement possedable et dépassée par les temps, se trompent.
Les responsabilités de la responsabilité s'assument dans ce monde ou s'assumeront dans l'autre.
Il n'est pas logique que Dieu après avoir crée ce peuple paisible, le laisse à la merci des dialogues et des caprices de la politique carnassière de piranhas aux dents acérées.
Il n'est pas mauvais de "dialoguer", c'est le sujet le but et le contexte qui comptent.
Il est évident que la constitution politicarde est si robuste, si profondément encrée dans le rouage social, qu'il serait vain de la voir modifiée ou changée du jour au lendemain. Mais elle porte en elle les ingrédients de sa désagrégation. Ces modèles prêts à l'emploi seront progressivement dénudés aux yeux du citoyen simple et en général c'est ce qui entraine ces printemps, qui n'ont de printemps que le nom et au cours desquels les fortunes ne servent à rien.
Développer un pays ne doit pas se résumer à sacraliser une certaine élite craquelée et ternie par les promesses éternellement non tenues. Des groupes formés par l'intérêt et la circonstance et qui s'accrochent à la suprématie, jusqu'aux portes des tombes. Des empires qui ne possèdent de positif que la volonté de s'étendre sur le corps d'une société depuis longtemps en agonie.
Notre élite politique "discutante" se soucie très peu de l'expansion de pays de faible importance qui convoitent une hégémonie sur notre territoire.
Vendre la dignité nationale pour une moissonneuse du sultanat d'Oman, un robinet "accordé" par le pays du Gondwana, des sacs de riz "donnés" par le japon ou la "générosité" de cadres égyptiens, venus "honorer" les étudiants de nos Mahadras. Comme vous oubliez vite O mauritaniens!!! Et comme vous bradez votre pays a bon marché!!!
Pour discuter de la direction du pays, il est nécessaire auparavant d'en réviser le moteur.
La Mauritanie est un pays riche par la main du Seigneur des mondes, appauvris par les mains de ses fils.
Expliquez nous d'abord et avant de "discuter" et "d'éternellement" discuter, en quoi le contenu de vos prestations nationales, justifie t il la légalité de votre danse en notre nom. C'est-à-dire au nom de la Mauritanie.
Notre société est divisée par vos soins en esclaves, forgerons, chômeurs, grévistes, oubliés, ignorants, dépassé, condamnés au désespoir, victimes du tribalisme, qui entre parenthèses constitue l'un des chevaux de bataille prisés par vos augustes manipulateurs. Nous ne réalisions pas avant les cuisines politiques, que nous étions des tribus, des couleurs, des ethnies. La politiques a réveillé tous les démons et ressuscité ceux parmi eux qui étaient déjà morts.
Au risque d'anéantir la nation, les partis politiques devaient se créer leur raison d'être.
Le gouvernement lui, il est là par la force des armes et par leurs force il restera.
Alors ma question: de quoi allez vous discutez????
De l'éducation portant son ignorantisme en bandoulière depuis des décennies?
De la santé atrophiée de tous ses membres?
De l'économie d'un pays ou les responsables murs vaccinés et profondément musulmans continuent à aller en taule à la pelle faute de pouvoir tenir la main et se suffire de ce que Dieu leur a prescrit comme subsistance?
D'une terre laissée en friche, tandis que le peuple tend encore la main a l'aide internationale?
De centaines de nos enfants qui comptent les poteaux électriques de la ville, faute de trouver un travail qui les préserve des trois grands maux de voltaire. Mais surtout qui les protège contre la perversion et le terrorisme galopant?
Nous ne voulons pas de discussions au delà de ces problèmes d'extrême urgence qui menacent notre existence.
Que soit chef qui veut et peut. Pourvu qu'il discute de nos véritables maux. "Un chef vaut se dit-on mieux qu'un nouveau tu le supporteras, l'un est rassasié l'autre ne l'est pas."
La Mauritanie se construira par les bras et les bonnes volontés de ses fils, pas par les langues et les polémiques à n'en pas finir.
Salut!
Mohamed Hanefi
Koweït.
(Reçu à Kassataya le 19 févrrier 2015)
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