Exposition sur les anciens combattants de Mauritanie : Les « Héros des guerres” méconnus, en photographie

À l’occasion de la Commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, Yero Djigo a organisé le 10 novembre, un vernissage à l’Institut Français de Mauritanie(IFM) de son exposition intitulé « les anciens combattants de Mauritanie » ; vernissage prélude à une exposition qui va durer jusqu’au 27 novembre.

 

Le photographe, Yéro Djigo a présenté le 10 novembre dernier, son exposition photographique « LES ANCIENS COMBATTANTS DE MAURITANIE » à l’occasion de la Commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale. Du parvis de l’institut Français de Mauritanie jusqu’à la salle, les visages des anciens combattants qui ont combattu pour la France et certains pour la Mauritanie et la France, sont revalorisés par les photos de Yero Djigo. Ceci grâce par la technique de « l’image par l’image » qu’il a acquise auprès de la photographe de renom international, Mme Catherine Poncin. L’occasion pour les visiteurs de revisiter l’histoire de ces anciens soldats alors jeunes vigoureux qui ont combattu d’arrache-pied le plus souvent en première ligne pour que la France du Général Charles De Gaule, et des présidents François Mitterrand, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, de Hollande, entre autres, soit libre. Des hommes valeureux méconnus aujourd’hui par les gouvernants et par les nouvelles générations.

Et ce n’est que raisons que la séance de vernissage d’un tel événement soit consacré par un succès retentissant ! Près d’une centaine de jeunes était au rendez-vous. Prenant la parole, l’Ambassadeur de France en Mauritanie, SEM Joël Meyer a d’emblée rappelé le sens de sacrifice de ces anciens combattants qui selon lui, ont donné leur vie pour la France et pour la liberté durant la première et la deuxième guerre mondiale ainsi que pendant d’autres guerres injuste. « Je ne peux oublier les 200 000 combattants venus d’Afrique ont rejoint les troupes alliées pendant la 1ère guerre mondiale ainsi que les 200 000 autres combattants venus d’Afrique pour la même cause. Je ne peux aussi passer sous silence la perte de ces dizaines de milliers de combattants d’Afrique qui sont tombés aux champs de bataille » affirmera-t-il, estimant que « ce sacrifice la France et l’Europe en général ne peuvent pas l’oublie et ne veulent pas l’oublier ». Citant les propos de François Hollande dans son discours prononcé en août dernier, lors de la cérémonie de débarquement, le diplomate dira : « c’est ici qu’est venue la liberté de l’Europe… Sans ce sacrifice de centaines de milliers de combattants d’Afrique, l’Europe ne pourrait pu se libérer ».

De sa part le Directeur de l’Office National des Anciens Combattants (ONAC), le Colonel Dia Mamadou a rappelé que : « les anciens combattants et victimes de guerre de la Mauritanie furent de toutes les générations de feu des armées françaises. Leurs anciens chefs hiérarchiques ont longtemps évoqué leur dévouement, leur engagement ; et leur esprit constitue l’une des valeurs défendues par le monde des combattants ». Appréciant à sa juste valeur, le soutien du colonel Rive, ancien secrétaire d’Etat aux anciens combattants et victimes de guerre, l’intervenant devait ensuite revenir sur la signification de l’expression « Tirailleurs sénégalais ». « La terminologie des tirailleurs sénégalais est mal connue dans notre pays. Elle regroupe l’ensemble des combattants originaires de l’Afrique Occidentale française et d’Afrique équatoriale française ». S’agissant le rapport avec la colonisation, il affirmera que « Partout où le drapeau français a flotté, le tirailleur sénégalais à la chéchia rouge, avec sa ceinture flanelle rouge a servi avec dévouement et fidélité. « Sur le champ de bataille, les tirailleurs sénégalais connaitront des tracées boueuses, le combat à l’arme blanche, fusée 007-15 baïonnette de canon, des assauts des coupes-coupes à la main. Ils connaitront les prisons allemandes. Ils seront torturés, humiliés, laissés pour mort voire massacrés ». Abordant la question du statut actuel des anciens combattants, l’intervenant souligna « Nos ressortissants présents en Afrique du Nord et à la veille du débarquement en province n’ont jamais cessé de répéter les promesses faites par le Général De Gaule aux combattants qui tomberont au cours des batailles à venir , une reconnaissance pour toujours, aux familles de ces combattants qui vont tomber , une reconnaissance éternelle… Heureusement pour nous, ressortissants des pays membres de la communauté française, nos frères d’armes anciens combattants français ont été toujours à nos cotés. Ils nous ont toujours soutenus moralement et financièrement ». Puis il devait ajouter « Par solidarité avec les victimes et à la cristallisation de nos pensions, en 2010 le conseil constitutionnel français a réglé notre situation. Ainsi pour la première les sujets français seront alignés sur les indices servis des ressortissants français ».

« De Gaule a promis, la France a trahi… »

Prenant la parle, l’artiste, Yero Abdoulaye Sow dira : « C’est émouvant. Ça me rappelle mon grand père qui m’a éduqué, qui a combattu pour la France. De Gaule avait promis, mais la France a trahi aujourd’hui. C’est frustrant. Ces moments comme celui-ci costitent une occasion de revoir et de parler des gens qui ont disparu. Certains se sont volontairement engagé, d’autres ont été forcés et la France a vraiment des comptes à rendre à l’Afrique. Les nouvelles générations vont faire le maximum pour que l’histoire de ces braves gens ne tombe dans l’oubliette, qu’on rétablisse les gens dans leurs droits ».

Pour le dernier intervenant, M. Bocar Abou Thiam, « notre pays gagnerait à être ouvert à regarder en face l’histoire en tant que telle c’est-à-dire la vraie histoire. Cette exposition nous a permis de revoir à travers histoire que le monde est lié. On ne peut pas se forger une histoire en se fermant sur soi-même. L’esprit d’ouverture et d’affronter la réalité en face nous sortira grandi. Les générations futures et même nos gouvernants actuels gagneront mieux à présenter la vraie histoire pour qu’il n’y ait pas de frustration. Pour que les Mauritaniens puissent se regarder en face, éviter qu’ils se regardent en tant fils d’un tel ou d’un étranger. Cette diversité culturelle fait la richesse de notre pays ».

 

Cheikh Oumar NDiaye

 

Source : L'Authentic.info

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(Photo : Source : http://institutfrancais-mauritanie.com/

 

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