Mauritanie : la mal gouvernance de la SNIM à l’index

Depuis quelques mois la SNIM ( Société nationale industrielle et minière de la Mauritanie) est sérieusement en difficulté.Malgré sa production record de plus de 6 millions de tonnes en 2014, elle n'arrive plus à vendre le précieux minerai dans le marché mondial du fait de la concurrence des plus grands producteurs brésiliens et anglo-australiens.

Les observateurs pointent du doigt la gestion trop politisée qui plombe ce fleuron industriel mauritanien qui manque trop d'ambitions sinon servir de vache à lait à l'Etat.Il s'agit plus d'un problème structurel que de la baisse de la demande.

 

Alors que la SNIM annonçait il y a quelques mois en début 2014 une production record de plus de 6 millions de tonnes et à la fin d'année 13 millions de tonnes, les gros producteurs mondiaux le brésilien Valo, l'australien BHP et l'anglo-australien Rio Tinto se livrent à une véritable bataille du prix de revient du précieux minerai de fer avec 20 dollars autrement dit trois fois moins ce que propose la Mauritanie c'est à dire 60 dollars l'empêchant ainsi d'écouler sa production.Et pourtant la Chine partenaire privilégié ne cesse d'augmenter sa demande qui est passée cette année à 14 pour cent presque le double par rapport à l'année dernière.Les observateurs et économistes pointent un problème structurel du premier fleuron industriel du pays premier employeur avec plus de 5000 salariés et non la baisse de la demande sur le marché mondial. Le mal réside dans le fait que la gestion de la SNIM est trop politisée.Les locataires successifs du palais de Nouakchott ont toujours utilisé ce joyau comme une vache à lait pour faire des investissements publics dont les délais et réalisations sont à peine respectés comme en témoignent le projet de l'aéroport international qui date de 2012 et l'achat d'avions pour Mauritania Airlines ou des avions militaires.Les coûts des investissements sont énormes et grèvent sur le trésor public et la banque centrale pour le transfert de devise.

A titre d'exemple l'usine Guelb 2 pour un milliard de dollars est loin d'être opérationnelle. Cette mal gouvernance qui consiste à tabler que sur des productions sans d'autres investissements ailleurs pour le minerai ou se contenter d'augmenter les salaires des employés a un effet boomerang sur les importateurs qui commencent à beaucoup s'inquiéter de l'interdiction actuelle de la banque de France de dépasser un seuil de transfert de devises.A Nouakchott cette situation fait l'affaire du marché noir où le taux ne cesse de grimper. Si cela perdure ce sont les commerçants qui vont en faire les frais et surtout les citoyens qui vont s'apercevoir bientôt qu'ils ne pourront plus faire leurs courses normalement.La SNIM chasse gardée du régime de Ould Aziz devra repenser sa politique de gestion pour s'adapter à la mondialisation.Il y va de sa survie et de l'avenir économique du pays.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à KASSATAYA le 26 octobre  2014)

 

NB : Cette tribune nous a été signalée comme étant un article de MKL.

Lire l'article de MKL : SNIM : Une crise structurelle bien plus grave qu’annoncée

 

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