Les médias américains sont obsédés par les apparitions des pénis de célébrités

Depuis quelques années, le site d’informations new-yorkais Gawker a inauguré un nouveau domaine d’investigation journalistique: le reportage sur les pénis visibles à travers les pantalons des célébrités. En général, les journalistes postent une photo d’un acteur et s’interrogent sur la forme oblongue aux alentours de l'entrejambe: est-ce un téléphone portable? est-ce une banane qu’il aurait mise dans sa poche? Ou est-ce son pénis?

 

En août dernier, une photo de l’acteur Idris Elba (le Stringer Bell de The Wire) a attiré l’attention des spécialistes: ce cylindre à l'entrecuisse faisait-il partie de l’anatomie de l’acteur?

Souvent, les images deviennent virales et les stars sont forcées d'éclaircir la situation. Idris Elba avait répondu de manière humoristique sur Twitter:

«La bonne nouvelle, c’est que j’ai gagné un grand nombre de followers. La mauvaise nouvelle, c’est que c’est un câble de micro.»

Cette fois-là, l’acteur l’a plutôt bien pris, mais ce n’est pas toujours le cas, notamment lorsque un pénis particulier fait l’objet d’un véritable matraquage médiatique. C’est ce qui est arrivé à Jon Hamm, qui joue Don Draper dans Mad Men, et qui en a vraiment assez qu'on parle de ses parties génitales.

Son pénis a désormais son propre compte Twitter («Jon’s Hamm», «le jambon de Jon»), et Gawker en parle comme si c'était une personne à part entière:

«Le pénis de Jon Hamm est allé faire du shopping chez Barneys à New York vendredi dernier, en compagnie de Jon Hamm et de sa charmante copine Jennifer Westfeldt.»

L'autre dossier important du moment, couvert avec attention par le très respectable New York Magazine, est de savoir si le pénis de Ben Affleck est visible dans le film Gone Girl. L'acteur lui-même a confirmé sur MTV: «Il y a de la nudité, très brièvement. Le pénis est bien là.»

S'il y a tant d'intérêt pour cette partie du corps, c'est que le pénis est «le dernier tabou de l'anatomie humaine», note la journaliste Hillary Kelly dans The New Republic.

Certains commentateurs voient cette fascination comme une sorte de progrès en forme de revanche. Maintenant, les hommes d'Hollywood sont objectifiés, comme les femmes. «Alors ça fait quoi d'être traité comme une actrice?», résumait un article de Slate.com. 

Mais soyons honnête, si on peut comparer l’obsession pour les fesses et les seins des femmes à celle pour les abdos et les biceps des hommes, l’intérêt pour les pénis n’est pas comparable. Il s'agit d'une partie du corps beaucoup plus intime.

Dans The New Republic, Hillary Kelly en arrive à une conclusion assez saine: montrons plus de nudité masculine au cinéma et à la télé, mais arrêtons de crier pénis! pénis! dès qu'on voit le membre se dessiner sous un pantalon. 

Ceci dit, le journalisme spécialisé dans les pénis, même s'il est assez puéril, a encouragé une sorte de créativité intrigante, avec des articles comme «Les douze meilleurs surnoms pour le pénis de Jon Hamm», ou encore, chez Jezebel, de vraies questions comme: «Est-ce que cette ville anglaise ressemble à un pénis?»

 

Claire Levenson

 

(Photo : L'acteur Idris Elba, en janvier 2014. REUTERS/Fred Prouser.)

 

Source : Slate (France)

 

 

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