Samba Thiam n'est plus président des FLAM et les décisions du dernier congrés de Nouakchott sont nulles et non avenues. C'est ce qui ressort d'une déclaration des frondeurs de l'Europe de l'Ouest publiée cette semaine par le site Kassataya. Les Flamistes de la diaspora appellent à une reconstruction et à la sauvegarde des FLAM officialisant ainsi leur rupture avec les Forces Progressistes du Changement ( FPC).
Le chef historique n'a pas réussi ainsi à convaincre l'aile dure du mouvement les conservateurs qui entendent rester un mouvement de libération. Cette fracture n'est pas pour faciliter l'unité des noirs et risque encore une fois de retarder le règlement du passif humanitaire et au-delà la cohabitation.
Après 27 ans d'exil les Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) sont à nouveau en convulsions. Le premier congrés en terre natale après le redéploiement les 29 et 30 août dernier a été fatal pour les militants et sympathisants. Dès l'annonce de la mutation des FLAM en parti politique des frondeurs issus des instances dirigeantes ont rejeté cette décision. Deux semaines de confrontation avec le chef historique Samba Thiam ont abouti finalement à la rupture. Les FLAM de l'Europe de l'Ouest ne le reconnaissent plus en tant que président et déclarent nulles et non avenues les décisions du congrés de Nouakchott.
Les signataires l'ont fait savoir dans une déclaration publiée cette semaine par Kassataya. C'est clair il s'agit d'un divorce entre l'aile dure et l'aile progressiste du mouvement. Les conservateurs reprochent à Samba Thiam d'avoir tenu un congrés avec précipitation et surtout d'avoir trahi les fondamentaux du mouvement. Mais dans ce combat légitime contre le pouvoir « Beydane » les FLAM de la diaspora prennent le risque de brouiller l'impact politique des FPC sur la classe politique. Ce nouveau parti a déjà marqué des points sur son projet d'autonomie des régions et son principal initiateur enrichi les débats sur la cohabitation. Les dissidents appellent à la reconstruction et à la sauvegarde des FLAM. Ce repli sur soi ou sur une supposée identité des FLAM paraît dépassée à partir du moment où la lutte armée est abandonnée au profit du dialogue.
Ce courant est figé et reste un terreau fertile à l'extrémisme. L'espoir de la refondation d'une Mauritanie Nouvelle commence par le redéploiement en Mauritanie. Ce n'est pas en Europe. La réalité du terrain est lourde de sens. Mais les temps ont changé. C'est cette nouvelle donne que les FLAM de la diaspora doivent affronter sans Faux-semblant. La normalisation des FLAM en FPC rend crédible un mouvement diabolisé pendant des décennies par le pouvoir. Sans rien céder aux valeurs fondatrices d'égalité de solidarité et de fraternité les FPC reconnues ou pas ont l'ambition d'être une opposition hors système et surtout de réapprendre à parler avec les citoyens. C'est une des voies pour lutter contre le racisme d'Etat en Mauritanie.
Bakala Kane
(Reçu à KASSATAYA le 14 septembre 2014)
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