LA VÉRITÉ SUR « L’ESCLAVAGE » DANS LA SOCIÉTÉ SONINKÉ – Réponse à Biram Ould Dah Abeid, Président de l’IRA

La conférence de presse du leader du mouvement abolitionniste IRA, Biram Ould Dah Abeid, ce lundi 23 décembre 2019 faisant état d’une pratique persistante de l’esclavage en milieu soninké est venue raviver l’actualité chaude créée par le mouvement dénommé GANBANAAXU FEDDE.
En effet, ce mouvement terroriste et illégal présent sur les territoires du Sénégal, de la Mauritanie, du Mali et de la Gambie et allié indéfectible de Biram Ould Dah Abeid a pour seul et unique but depuis sa création de révolter la conscience collective et de provoquer des tensions communautaires.
GANBANAAXU FEDDE cultive depuis quatre ans en milieu soninké des sentiments de haine, de division et de terreur dans tous nos villages que ce soit au Mali, en Mauritanie, au Sénégal ou en Gambie. C’est d’ailleurs dans ce dernier pays en 2018 qu’un fanatique du mouvement a éventré le jeune Hadji CISSÉ qui a finalement rendu l’âme.
En affirmant que « l’esclavage sévit dans tous les villages soninké du Guidimakha », le candidat malheureux de la dernière élection présidentielle en Mauritanie évoque un sujet qu’il ne maîtrise guère et n’a aucune connaissance pratique de cette société soninké. Sans prendre partie et fidèle à notre réputation de juriste, nous tentons de rappeler les principes qui ont toujours constitué le ciment de gage de la paix et de la stabilité dans la société soninké à laquelle nous appartenons et nous aspirons à son bonheur et par conséquent au bonheur de toutes ses composantes.
La structure sociale des villages soninké a de tout temps reposé indiscutablement et repose toujours sur le socle de la tradition sans violation aucune des lois de nos Républiques.
L’autorité principale est le chef de village, garant local de la stabilité et de la paix sociales dans les limites territoriales déterminées de son village. Le chef de village ne peut en aucune manière être autre que l’homme le plus âgé du lignage fondateur du village. Ses décisions, sauf circonstances exceptionnelles d’urgence et/ou de nécessité absolue, ne deviennent exécutoires qu’après délibération du CONSEIL DE VILLAGE où tout père de famille quelque soit son statut social, résidant habituel du village, a droit d’y prendre part et d’exprimer en toute liberté et en toute conscience, sa pensée, ses opinions, ses convictions et ses points de vue.
La fonction d’imam est une charge titanesque et une lourde responsabilité, car sans elle, la religion de Dieu ne peut être correctement appliquée et enseignée dans son sens véritable. Cette charge ne peut être exercée que par une personne hautement qualifiée et habilitée. Soucieux de la protection et de la gestion des intérêts de la communauté par une autorité religieuse respectée, les précurseurs, fondateurs et commandeurs de la société soninké ont confié la fonction d’imam à des familles réputées pour leur savoir, leur vertu et la justesse de leurs opinions. A ces familles religieuses et à elles seules, incombe le choix des imams des villages soninké.
L’esclavage et la servitude constituent des atteintes graves à l’honneur et à la dignité de l’homme. Ils sont contraires aux valeurs démocratiques et républicaines ainsi qu’aux principes fondamentaux des droits de l’homme. Personne n’est et ne peut être soumise ou contrainte à la servitude ou à l’esclavage sur toute l’étendue des villages soninké du Sénégal en Gambie, en passant par la Mauritanie et le Mali.
Cependant, le SYSTEME D’ASSISTANAT VOLONTAIRE entre les familles en cas de fiançailles, de mariage, de baptême, de décès ou autres appelé LAADALENMAAXU est institué par la tradition dans le but de s’assister mutuellement au bénéfice de toutes les composantes de la société. Ce système dont l’existence est certes réelle, n’est point une domination d’une catégorie d’individus sur une autre en ce sens que son exécution ne dépend que du bon vouloir de ses membres. Il reste maintenu et entièrement applicable tant qu’il ne s’oppose pas aux lois de nos Républiques.
Quant aux autorités traditionnelles et coutumières (imams, marabouts, griots, conciliateurs, chefs des villages, etc. Cf. A. BATHILY, Les portes de l’or – Le royaume de Galam (Sénégal) de l’ère musulmane au temps de négriers (VIIIe – XVIIIe siècle), L’harmattan, Paris, 1989, pp 189 à 236), elles jouent un rôle indispensable dans la prévention, la résolution et la gestion des conflits mais aussi dans le règlement pacifique des crises sociales. Elles participent pleinement à l’aboutissement de solutions heureuses qui contribuent à la consolidation de la paix, de l’entente, de la cohésion sociale et du vivre ensemble. GANBANAAXU FEDDE que Biram Ould Dah Abeid soutient urbi et orbi, profère des injures, des insultes, des insanités à longueur de journée à l’endroit de ces autorités traditionnelles et coutumières. Personne n’est épargnée.
Nous lançons un défi à Biram Ould Dah Abeid et notamment à toute organisation qui se dit de défense des droits humains d’exposer la réalité de l’existence d’une quelconque pratique de l’esclavage dans la société soninké si elle existe. Il leur est plus lucide et simple d’avérer que la terre tourne autour du soleil ou encore que Messi est le meilleur joueur au monde que d’avérer la réalité d’une quelconque pratique de l’esclavage en milieu soninké.
Ci-dessous l’intervention de Biram Dah Abeid sur Radio Diaguily datant du 25/04/2018 sur l’esclavage en milieu Soninke :
Paris, le 25/12/2109*
Khalilou Sadya MAREGA
A bon entendeur… !

(Reçu à Kassataya 25 décembre 2019)

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