Mauritanie : les FPC coupent les FLAM en deux

Au lendemain du premier congrès des FLAM après leur redéploiement en Mauritanie, les dirigeants du mouvement s’enflamment suite à la mutation en parti politique, les FPC ( Forces Progressistes du Changement).Des voix se sont élevées pour reprocher aux congressistes d’avoir bradé l’organisation en trahissant les fondamentaux originels. Un changement de nom qui transgresserait la mémoire des martyrs tombés sous le régime de Ould Taya.

 

Les frondeurs pointent également l’absence de légitimité du congrés de Nouakchott avec un quorum qui n’est pas atteint pour prendre de telles décisions. Le président réélu Samba Thiam est dans tous ses états et appelle à la confrontation pour dissiper les malentendus. Pour les observateurs cette crise sémantique des FLAM relance le débat entre deux tendances rivales dont l’une est radicale ou conservatrice et l’autre modérée ou progressiste.

 

Les FLAM s'embrasent.A peine nées, les Forces Progressistes du Changement ( FPC) divisent les dirigeants des FLAM. Un nouveau parti qui ne fait pas l’unanimité pour la nouvelle appellation considérée par les frondeurs comme une trahison du mouvement par rapport à ses fondamentaux. Les FLAM c’est toute une histoire, un symbole de résistance contre le pouvoir « Beydane ». Mais pour autant en quoi le changement d’un nom peut-il porter atteinte à la mémoire des martyrs tombés sous le régime de Ould Taya ? Ces voix qui se sont élevées pointent également l’absence de quorum au congrès de Nouakchott.

Les absents ont tort. Toutes ces critiques fondées ou pas sont révélatrices d’un mouvement en pleine mutation traversé depuis déjà au congrés de Cincinnati de 2005 par deux courants en fait contradictoires. Les tenants du conservatisme de la ligne dure du mouvement depuis sa naissance qui refusent le changement ou nationalistes étroits et plus symbolisé par Ibrahima Abou Sall, Amadou Niang et Mamadou Sidi Bâ et l’autre tendance dite modérée progressiste représentée plus par le président Samba Thiam et son porte-parole Kaaw Tuure. Cette crise ouverte est la résultante de ce tiraillement qui n’a pas fini d’étonner les observateurs. Le président réélu est dans tous ses états et appelle à la confrontation pour clarifier les positions. Et pourtant c’est lui et tous les militants présents au congrés qui ont bravé la police contre vents et marées malgré l'interdiction des autorités de Nouakchott. Cette fois-ci la crise est grave au point que les militants et sympathisants commencent à douter du redéploiement engagé depuis une année et qui commence à porter ses fruits .

Cette querelle idéologique au sommet risque de discréditer le mouvement et de le faire reculer de 27 ans en arrière la somme des années d’exil. Coupées en deux les FLAM devront recoller le morceau à moins que la fracture soit grande.Le retour au pays natal appelle à un changement d’idées nouvelles pour faire face à la difficile cohabitation qui dure depuis des décennies. C’est le sens des résolutions du 8ème congrés sur l’autonomie régionale et le passif humanitaire.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à KASSATAYA  le  4 septembre 2014)

 

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