Le président français vient d’achever cette semaine une tournée africaine qui l’a conduit en Côte d’Ivoire au Niger et au Tchad. François Hollande a ainsi donné le coup d’envoi de la nouvelle force d’intervention militaire pour lutter contre le terrorisme au Sahel sous le vocable de « Barkhane », un dispositif fort de 3000 soldats en partenariat avec la Mauritanie, le Mali,le Burkina Faso, le Niger et le Tchad .Cette réorganisation de l’armée française dans ses anciennes colonies en crise ravive les inquiétudes des observateurs qui la qualifient d’intervention néo-coloniale.
La France passe à l’offensive diplomatique et militaire cette semaine en Afrique après avoir remplacé le Serval déployé en 2013 au Mali pour bouter hors du Nord du territoire les Jihadistes de l’Aqmi par l’opération « Barkhane » du nom d’une dune de sable fort de 3000 soldats pour mieux lutter contre le terrorisme au Sahel. C’est pour mettre en place ce nouveau dispositif militaire en partenariat avec la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad que le président français vient d’effectuer une tournée en Côte d’Ivoire au Niger et au Mali. François Hollande traduit ainsi dans la pratique un nouveau plan d’intervention rapide dans cette vaste bande sahélo-saharienne. Cette réorganisation de l’armée française en gestation depuis quelque temps est dictée par la recrudescence des attaques suicides des terroristes islamistes au Nord-Mali qui continuent de faire des victimes françaises. L’objectif est de s’installer durablement dans cette zone en unifiant ses forces. C’est le sens du commandement confié au président tchadien Idriss Déby que le chef de l’Etat français a remercié particulièrement pour ses loyaux services rendus lors de Serval au Mali et de Sangaris en Centrafrique.
Au cœur du dispositif français avec la fusion avec Epervier, le Tchad est un allié le plus fidèle. Beaucoup de directives de l’Elysée trouvent une oreille attentive à Ndiaména. Ce partenariat exceptionnel fait du chef de l’Etat Tchadien un pion incontournable de l’échiquier Françafrique qu’il partage avec le président du Burkina Faso spécialisé depuis des années comme médiateur dans les crises africaines. Le périple français qui a débuté par la Côte d’Ivoire est hautement significatif pour rassurer le président ivoirien Alassane Ouattara du nouvel accord militaire qui exclut en principe l’intervention directe de la France dans la crise intérieure du pays tout en donnant tous les moyens à l’Etat ivoirien pour faire face à toute situation. « Papa Hollande » s’installe donc durablement dans ses anciennes colonies en crise à faveur de la crise ivoirienne, malienne et centrafricaine. Ce retour au passé par interposition d’une guerre contre le terrorisme est considéré par les observateurs comme une reconquête coloniale nouvelle version décomplexée de la « Françoifrique ».La France est toujours maître du jeu et ne s’en cache pas avec la promesse pour le moment d’au moins d’une dizaine de dirigeants africains qui vont assister à la commémoration du 70 ème anniversaire du débarquement de Provence le 15 août prochain dans le Sud de la France sur le porte-avion le « Charles-de-Gaulle ».C’est maintenant que les africains vont débarquer.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 19 juillet 2014)
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