Convention pour une Alternance Pacifique (CAP) : Messaoud, Boydiel et Abdessalam ont-ils encore quelque chose à se dire ?

Divisés sur la question de la participation à l’élection présidentielle du 21 juin 2014, avec le boycott de l’APP et du parti Sawab d’une part et d’autre part, la participation d’El Wiam, les trois partis formant la Convention pour une Alternance Pacifique (CAP) devront se réunir cette semaine pour fixer le cap à prendre. D’ores et déjà, les observateurs trouvent qu’avec la fracture profonde née des positions divergentes à propos de la présidentielle et du régime en place, Messaoud Ould Boulkheïr, Abdessalam Ould Horma et Boydiel Ould Houmeît n’ont plus rien à se dire.

 

.Dans une déclaration faite hier, le président du parti Sawab, Abdessalam Ould Horma a indiqué que les leaders de la CAP, devront se réunir cette semaine à Nouakchott pour déterminer un ancrage politique futur, soit revenir à l’opposition radicale pure et dure, soit rejoindre la majorité ou soit, conserver leur statut d’opposition dite modérée. Poursuivant ses propos, lors d’un entretien accordé à la presse, Ould Horma d’ajouter que la CAP existe toujours en tant que coalition politique rangée dans l’opposition, expliquant l’arrêt de ses activités par les transformations politiques qu’a connues le pays et qui ont poussé deux partis de la mouvance à boycotter l’échéance présidentielle passé et l’autre à y participer.

Selon lui, la réunion qui devra regrouper les trois leaders, Messaoud Ould Boulkheïr de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), Boydiel Ould Houmeït du parti El Wiam et Abdessalam Ould Horma du parti Sawab, déterminera le processus à venir. Ou bien, la CAP continuera à fonctionner et à mener ses activités sous sa forme actuelle, en tant que coalition opposée au régime en place. Ou bien, elle sera restructurée et remodelée sous un nouveau visage mais sur la base de ses positions antérieures.

Pour Ould Horma, la scène politique nationale est le lieu aujourd’hui d’une profonde gestation dont les contours ne sont pas encore apparents, ce qui rend difficile selon lui, toute lecture objective et claire de la situation politique qui prévaut. Ainsi, la configuration finale qui sortira du chaos actuel sera déterminant selon lui sur l’orientation politique que prendra la CAP.

La réflexion qui préoccupe aujourd’hui les leaders de l’opposition dite modérée est celle de savoir si, malgré les divergences profondes qui les opposent, par rapport à l’élection présidentielle, à ses résultats et au pouvoir qui en est issu, il est encore possible de partager un avenir commun. Les observateurs trouvent difficilement conciliables, le déni de reconnaissance par le boycottiste Messaoud Ould Boulkheïr des résultats du scrutin présidentiel du 21 juin dernier, et partant de la réélection de Mohamed Ould Abdel Aziz pour un second mandat, et la position plus conciliante du participationniste Boydiel Ould Houmeït, qui a reconnu les résultats et félicité Ould Abdel Aziz.

La CAP se trouve ainsi écartelée aujourd’hui entre deux clans, celui composé par Ould Boulkheïr et Abdessalam Ould Horma, plus proches aujourd’hui de l’opposition radicale, et de l’autre, Boydiel Ould Houmeït, dont les positions se confondent avec celles du pouvoir en place. La tendance progressivement radicale d’un Messaoud, frustré de n’avoir pas pu obtenir auprès de Mohamed Ould Abdel Aziz, après tant de services rendus, la moindre concession politique, n’aurait ainsi d’égal que la nature compromettante d’un Boydiel qui continuerait à distribuer des chèques en blanc au régime en place.

Le dilemme qui existe aujourd’hui au sein de la CAP cacherait ainsi mal le cafouillis qui rend encore muet une grande partie de l’opposition, face au statu quo. Alors que Mohamed Ould Abdel Aziz ne cache pas ses intentions de liquider politiquement ce que d’aucuns appellent la vieille classe, certaines sources allant même jusqu’à évoquer l’existence de véritables « contrats » pour « liquider » proprement les dites formations et leurs chefs historiques, l’opposition semble à court de munitions et de plans de campagne pour la contre-offensive, surtout que l’itinéraire Mesjid Maghreb-Place Ibn Abass, ne semble plus être une bonne idée.

En attendant qu’elle trouve la réponse idoine pour enrayer l’inexorable machine Azizéenne, l’opposition vit ses premiers soubresauts. Les derniers rebondissements au sein du parti Moustaqbal ne seraient dés lors, selon certains observateurs, que les prémisses d’un minage téléguidé, destiné à faire sauter une à une les citadelles de l’opposition dite radicale. En effet, suite à une révolution de palais fomentée par la majorité du Bureau exécutif, le président du parti, Mohamed Ould Borboss a été destitué, lors d’un congrès extraordinaire convoqué à cet effet.

Un acte entériné par la Chambre Administrative du Tribunal de Nouakchott qui a débouté Ould Borboss, lequel avait introduit une requête judiciaire visant à geler les activités du parti.

JOB

 

Source : Lautentic.info

 

 

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