Dopée par la réussite de la marche qu’il a organisée le 4 juin dans la capitale, le Forum National pour l’Unité et la Démocratie (FNDU) a décidé d’étendre son action à l’intérieur du pays. Il entend mobiliser les gens dans les régions afin de s’abstenir de voter. D’autres actions de lutte plus ou moins spectaculaires sont envisagées avant le grand meeting de Nouadhibou deux jours avant la date du vote…
Il y a une semaine, mercredi dernier (4août), le pôle de l’opposition boycottiste (un peu moins de vingt partis, des personnalités indépendantes, des centrales syndicales et d’autres organisations de la société civile) avait organisé une marche de protestation contre ce qu’il estime être un ‘’agenda électoral unilatéral’’. Un pari que beaucoup d’observateurs voyaient comme étant difficile à atteindre. D’autant plus que la première sortie de cette alliance fut, il y a des mois, un véritable échec.
Pourtant à l’arrivée, le pari risqué s’est transformé en un succès éclatant qui a bouleversé toutes les cartes. Et ébranlé les certitudes d’un pouvoir qui croyait que son opposition était broyée par le temps et par les assauts répétés de l’autorité qui n’a rien épargné pour tuer cette opposition hostile et obstinée.
En tout cas, tout le monde a suivi ébahi cette marée humaine, disciplinée et enthousiaste, qui a pris d’assaut les rues de Nouakchott pour crier son opposition à l’organisation de l’élection présidentielle à la date arrêtée par le pouvoir : le 21 juin. Constituée en majorité de jeunes femmes et hommes engagés et déterminés, les marcheurs ont réussi ce jour là à passer leur message et a donné des ailes à cette opposition visiblement en perte de vitesse depuis l’échec du fameux mot d’ordre du boycott.
Depuis lors, le FNDU, qui faisait là ses premiers pas dans la lutte démocratique contre un régime envahissant qui n’entend point laisser de place à ses adversaires, semble avoir réussi à redresser la barre. Et n’entend, apparemment, plus s’arrêter…
Dans ce cadre, il a décidé de descendre dans les régions afin de propager la bonne parole de l’opposition qui se résume actuellement à pousser le peuple à bouder l’élection. Chaque président de parti a été affecté dans une région de l’intérieur en tant que directeur de campagne du boycott. En plus de cela, chaque parti est chargé de mener campagne en parallèle dans l’un des départements de Nouakchott.
Pour la capitale économique, Nouadhibou, il a été décidé d’y organiser un grand meeting, le 18 juin prochain, auquel tout le monde est appelé à y participer. D’autres mesures supplémentaires ont été arrêtées, dont un débat organisé ce mercredi à la Case et qui est ouvert à tout le monde.
Autre mesure jamais envisagée auparavant dans notre pays : la collecte de signatures en faveur du boycott. Cette opération est déjà lancée à Nouakchott.
Cette nouvelle méthode préconisée par le Forum de l’opposition parait bien déranger leur vis-à-vis direct : le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ce dernier, silencieux depuis le fameux meeting de Nouadhibou où il s’était fortement emporté contre ses opposants, donnait même l’impression d’avoir une épaisse carapace immunisée contre les assauts hasardeux d’une opposition démoralisée, en panne d’imagination et largement dépassée par les événements.
Cette image négative appartient désormais au passé depuis l’émergence du FNDU. D’ailleurs les sorties acerbes du président contre ses opposants au court d’une campagne dans laquelle ils sont absents confirme que l’action de l’opposition irrite, dérange et fait mal au sein de l’autre bord. Elle ne peut pas espérer, pour le moment, plus que cela…
Ould Bladi
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