Grand mystère et vulgaire propagande : à qui bénéficient les 200 millions alloués à notre presse ?

Pourquoi la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel manque-t-elle à ce point de transparence dans ce dossier si sensible qui permet pourtant à l’Etat de crier partout qu’il vient en aide à la presse ? Dans le dernier rapport de la HAPA, il est question de tout sauf des bénéficiaires de la somme dont le quart part pour soutenir l’impression des journaux fatigués qui se vendent à 200un l’hebdomadaire tiré en moyenne à 500 exemplaires pour la plupart  soit l’équivalent de l’audience moyenne journalière d’un article sur internet. Pourquoi ce mystère ? 

En vérité si la HAPA refuse de donner les détails de ces versements dans son rapport alors qu’elle étale tous le détails des audiences Radios et TV pour la propagande au sujet des élections, en se cachant derrière la commission chargée de gérer le fonds d’aide à la presse, c’est surtout pour éviter de donner la preuve manifeste du copinage qui règne en la matière au bénéfice d’imposteurs et autres stériles amateurs dont le nombre finit par faire de cette somme une véritable aumône car comment une telle autorité au courant du paysage médiatique mauritanien peut-elle reconnaître 204 entreprises de presse en Mauritanie sans dire lesquelles alors que ce ne sont pas les pages du rapport qui manquent ? On y découvre aussi qu’il existe en Mauritanie 15 organisations de presse reconnue par la HAPA… Et pendant que la HAPA parle de manque de formation des journalistes, seul 5%  des 200 millions servent à cela.

Qui sont les 35 rédacteurs qui se partagent le somme de 34 millions par an, à peine un million par an soit environ 80.000 un par mois et quels sont les sites qui ont bénéficié de quasiment la même somme pour payer l’hébergement ce qui les rend totalement dépendants du pouvoir ne serait-ce que pour rester en ligne ?
Comment la HAPA peut-elle reconnaître 77 sites électroniques ! 100 journaux ! 15 organisations de presse ! On veut bien que sentant le pactole et ayant des récépissés qui datent de Taya, on ait une pléthore de prétendants mais n’est-ce pas à la HAPA de faire le tri ?

Au final, vu le nombre de bénéficiaires dont l’exercice est anecdotique, cette aide est digne de la propagande car elle ne sert à rien ou si peu ; pas de quoi pavoiser pour la HAPA. 

Si cette autorité sert à quelque chose sinon à donner au pouvoir un instrument de propagande, qu’elle donne le détail des bénéficiaires du misérable fonds d’aide à la presse et qu’elle fasse le tri parmi les candidats au lieu d’en reconnaître un maximum pour que l’Etat puisse dire « nous avons 204 entreprises de presse ! » alors que derrière c’est du vent…

Ainsi, on lit dans le rapport :

Recensement des institutions de presse 
– 204 entreprises de presse ; 
– 2 opérateurs de serve public dans l’audiovisuel ; 
– 10 opérateurs privés commerciaux dans l’audiovisuel ; 
– 100 journaux ; 
– 77 sites électroniques ; 
– 28 journaux privés disposant d’une édition électronique.

15 organisations de la presse

Répartition des 200 millions d’aide :
Appui à l'impression des journaux :   %32   64,000,000 
Appui à la diffusion Radio TV : 15%      30,000,000 
Hébergement développement Sites :  12%  24,000,000 
Salaires des rédacteurs : 17%           34,000,000 
Location de sièges des entreprises : 12%      24,000,000 
Formation : 5%            10,000,000 
Location de sièges des associations :  3%     6,000,000 
Gestion et rémunérations : 4%       8,000,000 
Total : 100%      200,000,000