Parmi les mouvements sociaux de contestation qui ont ébranlé le pays ces derniers temps, celui nourri des rangs de la communauté ouolof qui se dit exclue des secteurs nationaux d’activités. Nous avons rencontré à propos, un jeune activité ouolof, Malick Fall, activiste des droits de l’homme.
L’Authentique : pourquoi l’activisme aujourd’hui autour de la question ouolof ?
Malick Fall : je pense que les wolofs dans leur ensemble ont enfin pris conscience de leur retard. C’est ce qui les a amenés à la création d’initiatives pour des actions pacifiques visant une plus grande visibilité et une forte implication dans la vie socio économique, politique et culturelle du pays. Il faut toutefois souligner que cette lutte pour notre représentativité incombe aussi et également à toutes les composantes nationales.
L’Authentique : que pensez-vous de la dernière rencontre entre le président de la République et le rassemblement des wolofs ?
Malick Fall : elle constitue une contribution positive qui peut aider à la résolution des revendications légitimes de cette communauté, en tant que groupe minoritaire dans le pays. Loin des particularismes et individualismes malveillants, l’action volontaire du Pr. Fassa est indéniablement salutaire pour notre communauté, encore sous représentée et gravement marginalisée. Les wolofs doivent cependant oeuvrer pour que les promesses du Président deviennent réalité. Je saisis l’occasion pour rappeler que seule l’inclusion pourrait favoriser la réussite des actions entreprises. Les tentatives de récupération ou d’accaparement seront vaines.
L’Authentique : Poser le problème wolof ne relève-t-il pas du sectarisme ?
Malick Fall : loin de nous le particularisme et le tribalisme. Nous souscrivons à l’esprit et la lettre de l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’Homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. », comme nous souscrivons aux dispositions du Pacte international pour les droits civils et politiques et aux autres instruments nationaux et internationaux garantissant la protection des groupes minoritaires. Nous sommes pour une Mauritanie réconciliée et forte de sa diversité mais défendons inlassablement nos spécificités socio culturelles et linguistiques, fortement menacées.
L’Authentique : pourquoi le Pr. Fassa a-t-il attendu maintenant pour poser le problème ouolof ?
Malick Fall : ce que je retiens c’est la contribution positive de son action pour la cause wolof que nous défendons. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit l’adage. Personnellement, je soutiens toute action visant à sortir une communauté quelconque de sa marginalisation. C’est pourquoi, je soutiens l’action du Pr Fassa – si elle n’est pas détournée-, comme je soutiens cette autre initiative de jeunes qui réfléchit depuis un certain temps sur une stratégie d’ensemble pour une implication durable des wolofs dans les affaires de la Mauritanie.
Propos recueillis par Cheikh Oumar N’Diaye
Source : Lauthentic.info
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