Que veut l’ambassade de Mauritanie à Paris à ses étudiants pacifistes?

Ils sont loin de chez eux, ils sont étudiants, non boursiers, animés par la justice pour tous et ils sont accusés de tous les maux par leur ambassade.Le mercredi 7 mai dernier, des étudiants mauritaniens se présentent à l'Ambassade de Mauritanie à Paris. Ils occupent cette partie de notre territoire pendant quelques heures avant d'être délogés par la Police Française. En garde à vue, ils reçoivent la plainte de l'ambassade contre eux pour acte de violence et de vandalisme. Elle plaide que nos jeunes intellectuelles ont cassé chaises, tables et ordinateurs qui se trouvaient dans ses locaux.

La plainte n'était pas prise au sérieux par la police Française qui estimait qu'il y a un vice de forme. Mais après une insistance de l'Ambassade via le ministère mauritanien des affaires étrangères, la garde à vue des jeunes est prolongée de 24 heures. Ils sont ensuite soumis à un mandat de dépôt. A ce moment là, des présumées négociations auraient été entamées entre l'avocat commis d'office et l'ambassade de Mauritanie.

Après quelques heures, la sentence tombe et elle est très lourde. Les étudiants sont invités par le procureur de la République et l'avocat à signer leur libération contre 73 000 euros d'amende pour réparation du supposé dommage subit par l'ambassade. Ils n'ont pas hésité une seule minute à s'exécuter car l'avocat et le procureur leur faisaient comprendre qu'ils devaient s'engager à payer la somme ou accepter une inscription au casier judiciaire (ne situation dolosive?). Ils sont libérés sous caution et six d'entre eux sont toujours dans le collimateur de la justice française.

Nous rappelons que l'Ambassade à été plusieurs fois occupée par des mauritaniens indignés. La suite à toujours été une simple audition des occupants par la police. Cette fois-ci, ces jeunes qui n'ont rien cassé (vidéo à l'appui) ont reçu l'acharnement de l'institution sensée les défendre, leur ambassade. L'amende de 73 000 euros (29 673 000 UM) et les dégradations de l'ambassade par son personnel montrent une intention de nuire. En effet l'ambassade pense que les étudiants sont isolés et donc faciles à broyer.

Elle se trompe car dans cette épreuve, les étudiants sont soutenus par le Président Mouhamed Ould Abdel Aziz en personne "Nous avons appris l’inculpation de certains de nos étudiants en France suite aux dégradations intervenues lors d'une manifestation de protestation.
Je rappelle que la Mauritanie tient à ses étudiants où qu'ils soient.
L'État mauritanien sera du coté de ses fils et filles étudiants à l’étranger sans pour autant prétendre entraver l'action publique d'aucun pays.
Nous tenons à nos étudiants et sommes prêts à les défendre".
Ils ont également le soutien d'un collectif d'avocats très touchés par la cause que ces intellectuelles défendent.

L'UNEF, le puissant syndicat des étudiants français suit aussi l'affaire de près et reprendra les choses en main si la situation ne se décantait pas. D'autres soutiens sont ceux de plusieurs organisations mauritaniennes et françaises et une bonne partie de la communauté mauritanienne en France.

Les 14 étudiants avaient occupé l'Ambassade pour exprimer leur soutien aux rapatriés mauritaniens du Sénégal. Ces derniers avaient marché plus de 300 km pour exiger le respect de l'accord tripartite entre le HCR, le Sénégal et la Mauritanien. A leur arrivée à Nouakchott, ils sont dispersés par la police d'une manière jugée violente.

Tenant compte de l'éthique et du respect des mauritaniens, j'espère que cette situation se  résorbera bientôt. L'image de la Mauritanie en France, pays des droits de l'Homme ne doit jamais être ternie.

 

DIOUM Ibrahima

Le Proche 

 

(Reçu à Kassataya le 15 mai 2014)

 

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