J’approuve le Prof. Mohamed Hanavi dans CRIDEM: « IRA ça ne va pas! et ça n’ira pas!. » et il a raison, il faut sauvez ce pays pendant qu’il est encore temps.

Le  réveil  des courants identitaires et leur amplification ces dernières années, la pauvreté, la quasi-inexistence d'une éducation nationale, l'emprise marquante des courants obscurantistes sur la société, le chauvinisme qui gangrène les rouages de l'Etat, l'état de délabrement avancé des structures étatiques qui sont aujourd'hui dans l'incapacité de faire face à la moindre flambée généralisée de contestations virulentes  et tout cela couronné  par une crise politique endémique qui dure depuis plus sept ans n'ouvrent qu'une perspective sombre pour la Mauritanie.

Il faut effectivement éviter de souffler sur les braises et refuser toute utilisation malsaines des difficultés au sein de notre peuple et les injustices indéniables dont sont victimes les ethnies ou les communautés.

Il faut défendre l'unité nationale et lutter contre toutes les tentative de dresser nos communautés ou nos ethnies les unes contres les autres et combattre politiquement ceux qui en font un fond de commerce.

Mais la vérité est que  tout cela ne suffit pas ne suffira absolument pas. Il est Certain, tant que les causes qui les créent, les nourrissent et les attisent ne sont pas réglées ou tout au moins apaisées, il est illusoire d'espérer un quelconque succès durable contre les conséquences. Toute accalmie n'est que éphémère, et prépare des lendemains qui pourraient déchanter.

Le salut de la Mauritanie ne  pourrait venir que d'un pouvoir réellement démocratique avec des autorités compétentes qui sont à la hauteur de l'ampleur du désastre en préparation.

Donc un pouvoir prêt à :
Mettre fin la corruption endémique qui gangrène à tous les niveaux des rouages de l'Etat
.
Engager avec détermination une lutte sincère contre  toutes les formes de l'esclavage et de ses séquelles c'est-à-dire mettre fin aux souffrances inhumaines subies et que continue de subir une partie notre population.

Chercher et à trouver des voies justes et les moyens  pour apaiser  les souffrances inconsolables des enfants, des veuves et des familles des victimes du passif humanitaire,

Œuvrer avec détermination pour mettre fin aux frustrations, aux discriminations et à toutes les formes d'injustices dont sont victimes les populations négro-africaines.

A ce niveau, je me permets faire un témoignage qui me semble  particulièrement marquant:
Au cours d'une  rencontre récente  avec  des travailleurs mauritaniens dans un foyer parisien ( tous négro-africains) – comme chacun le sait, ces travailleurs vivent et font vivre leurs familles restées au pays au prix de leur sang parfois même au prix de leur vie-  plusieurs d'entre eux ont intervenu pour  décrire la situation inextricable et alarmante dans laquelle les autorités de leur propre pays ont décidé de les imposer depuis le déclenchement de l'enrôlement dit biométrique:

Ils vous expliquent que déjà certains entre eux, ils sont nombreux, ont désormais perdu non seulement leurs boulots et qu'ils ne peuvent même plus pouvoir rentrer chez eux, la Mauritanie, pour une simple raison inimaginable, ils n'ont plus de papiers. Il vous explique que le pire et le plus insupportable pour eux est aussi et surtout la situation de précarité que vivent leurs enfants en Mauritanie. Ils vous disent que  leurs progénitures vivants au pays subissent les conséquences les plus désastreuses- pour un enfant- de leur non enrôlement. Ils vous informent que désormais ces enfants ne peuvent même plus s'inscrire et se présenter à leurs examens et concours.

Lorsque vous êtes devant ces hommes de trente à soixante ans et même plus, qui vous parlent de leurs conditions à vous, et que vous apercevez brusquement les nerfs qui lâchent et  des larmes  qui coulent à un coin de l'œil et qu'ils cherchent malgré tout à vous les cacher, alors vous comprenez vite combien les blessures sont profondes. Face à telle situation de grande détresse vous aurez vous même du mal à contenir les vôtres.
 
Au fil du temps, pendant que ces hommes  expriment leur désarroi  leur impuissance totale devant ce sort injuste qui les frappe, vous sentez l'émotion monter et se généraliser autour de vous, alors  vous  ne pouvez que quitter  cette rencontre, le cœur gros, habité par un sentiment de révolte intense sourde et contenue. Et vous rentez chez-vous en étant marqué sans doute pour très longtemps.

Tout cela démontre l'intensité des frustrations, des injustices qui s'accumulent dans ce pays chaque jour un peu plus. Il apparait évident que ces malaises profondes ne pourraient pas être contenues encore pendant longtemps. Elles finiront inéluctablement par s'exprimer un jour, avec vigueur et très probablement avec brutalité.

La Mauritanie a besoin avec urgence d'un pouvoir avec des autorités compétentes, qui pourront lui épargner ce chaos en perspective, donc mettre fin aux souffrances que vivent  l'ensemble des populations mauritaniennes dans leur diversité.

Il est aujourd'hui le devoir et de la responsabilité de  tout patriote d'œuvrer  pour éviter à ce peuple paisible de sombrer dans une violence aveugle qui n'épargnera personne : ni enfants, ni femmes ni vieillards.  Loin de moi de toute idée d'exagération ou de  catastrophisme, mais c'est ainsi que je sens ou je vois en tant que citoyen de ce pays, les choses venir, en m'inspirant sur des vécus de d'autres pays et de d'autres peuples.

Qu'Allah le tout puissant sauve la Mauritanie.

Maréga Baba/France

 

(Reçu à Kassataya le 6 avril 2014)

 

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