Le 10 Mars 1994, en Libye, un couple d’Allemand est assassiné. Le 11 avril 2002, vingt et une personnes dont 14 allemands sont tuées et 30 autres blessées dans un attentat suicide contre la synagogue de la Ghriba à Djerba en Tunisie.
Le 16 Mai 2003, cinq attentats terroristes font 33 morts et 12 blessés à Casablanca, au Maroc. .Le 28 Avril 2011, une bombe actionnée à distance explose dans la place de jamaa El fna à Marrakech; bilan 17 morts dont huit français et 20 blessés de différentes nationalités. Cependant, le tourisme organisé n’a jamais cessé en Tunisie et au Maroc.
Le 24 Décembre 2007, au plein milieu de la saison touristique, quatre touristes français sont tués à l’est d’Aleg en Mauritanie .Là par contre, la sentence est tombée comme un couperet : tous les charters à destination de la Mauritanie sont systématiquement annulés, le rallye Paris Dakar aussi. Le tourisme qui, il y ‘avait encore quelques jours seulement était florissant flanche et toutes les activités afférentes s’estompent, au plus grand désintéressement des autorités concernées et au grand préjudice des populations qui en tiraient profit. Jeune, vieux, homme, femme, nomade et citadins, chacun profitait peu ou prou de cette activité même si certains néophytes pensent que l’impact du secteur est minime sur les populations, pour la simple raison que certains routiniers de la corruption n’en tirent pas des commissions substantielles.
Les operateurs et guides touristiques locaux avaient pensé, alors, qu’il s’agirait juste d’une petite affaire qui sera aplanie dans les plus brefs délais comme ce fut le cas au Maroc ou en Tunisie où, malgré des pertes humaines importantes, les touristes continuaient à venir comme si de rien n’était et même plus, avec l’appui des autorités françaises. Des jours passèrent et des nuits aussi, comme dans un conte de fée sous la pleine lune d’un ciel bien dégagé, dans l’immensité dunaire de l’erg Amatlich et rien n’y fut. La Mauritanie et ses beaux paysages sont et resteront classés en zone rouge jusqu’à nouvel ordre…
La directrice de l’ONT qui, faute de mieux assiste à l’arrivée timide de 35 touristes à Nouakchott semble contente d’une « extraordinaire prouesse ».La distribution des écharpes est un acte généreux certes et beau à voir mais n’exprime pas le signe distinctif de notre hospitalité légendaire. Cependant dans l’état actuel des choses la promotion du secteur touristique exige encore plus d’ardeur et moins de panégyriques propre à acclamer et vénérer les réalisations du Président de la République. Aujourd’hui, vu le dispositif sécuritaire mis en place pour contrecarrer les actes terroristes, vu le nombre de visiteurs étrangers qui bravent l’interdit et traversent aisément le pays(le rallye éco-race notamment), les autorités compétentes n’ont pu redresser la barre et insuffler un nouveau dynamisme à cette activité déliquescente par le retour du tourisme organisé et les vols charter. Car, en réalité le problème du tourisme en Mauritanie est plus politique que sécuritaire. Les hautes autorités de l’Etat doivent prendre leur responsabilité à bras le corps et trouver une solution idoine et catégorique à ce problème pendant.
Cela dit, et quoi qu’il en soit, en foi de quoi faut-il que la Mauritanie reste tributaire de la France même sur le plan touristique. N’est-il pas grand temps de revenir à nous même, regarder la réalité en face et rompre avec le néocolonialisme. Pourquoi le ministère du tourisme, l’ONT ou la Direction du tourisme ne font pas appel à tous ces techniciens du domaine qui ont su apprivoiser, captiver et envouter par leur charisme et leur savoir faire tous les touristes qui venaient et revenaient en Mauritanie. Les Operateurs et guides accompagnateurs locaux doivent être impliqués, consultés. Mieux, ils doivent aussi et surtout subir des cessions de formations en langues (Anglais et en Espagnol, ne serait-ce), une nouvelle stratégie pour la mise en place de structures d’accueil qui respectent les normes internationales doit être adoptée en perspective d’une nouvelle ouverture sur d’autres horizons touristiques.
Ali Eyih
Source : Adrar Info le 06/03/2014{jcomments on}
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