Mauritanie : l’énigmatique profanation du Coran à Nouakchott

Le calme est revenu dans la capitale mauritanienne après des manifestations violentes qui ont secoué le pays suite à la profanation du Coran dans une mosquée dans la Moughata de Teyerat et qui ont fait un mort et plusieurs blessés.

 

Condamné par tous les mauritaniens la classe politique toutes tendances confondues les religieux et les organisations de la société civile et syndicats, les mouvements citoyens de jeunes, ce crime contre l'islam intervient dans un contexte de crispation politique à quelques mois des présidentielles de 2014.Après cette colère et indignation les observateurs s'interrogent sur les mobiles de ce geste de folie considéré par certains comme une récupération du régime de Ould Aziz et par d'autres une manipulation de certains barbus salafistes ou partis politiques .

 

Les Nouakchottois se sont réveillés cette semaine avec beaucoup de colère dans leur cœur suite à la profanation du livre Saint dans la Moughata de Teyaret.Incompréhensible dans un pays à 100 pour cent musulman et de surcroit dans un lieu sacré la mosquée. Des milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour réclamer justice contre ces transgresseurs de l'islam.Les observateurs s'attendaient à un débordement des manifestations mais pas à une répression aveugle des forces de l'ordre qui a fait finalement un mort, un étudiant de 20 ans et plusieurs blessés.L'un des auteurs aurait été arrêté et un fédéral du RFD accusé d'incitation à la violence.Le calme est revenu maintenant dans la capitale mauritanienne en attendant que la justice poursuive ses investigations.Après ces évènements qui ont secoué tout le pays les observateurs continuent de s'interroger sur les mobiles de ce crime contre l'islam.

En Mauritanie l'influence grandissante des Oulémas et Imams n'est plus à démontrer.C'est aujourd'hui le baromètre des érudits de la première religion des mauritaniens au point que les blasphèmes et autodafés sont autant de sujets sensibles qu'ils peuvent être considérés comme des troubles religieux.Il y a deux ans le président de l'IRA Ould Abeid et plusieurs de ses militants anti esclavagistes ont failli être condamnés par la justice mauritanienne pour avoir brûlé de vieux manuscrits de rite malékite. Bien entendu il ne s'agit pas de faire l'amalgame avec ce qui vient de se passer à Nouakchott.

C'est l'islam dans son essence qui est attaquée, la foi et c'est toute l'humanité qui est visée.Cette situation qui a failli dégénéré en émeutes urbaines appelle une fermeté de l'Etat d'une justice plus grande et une exaltation de l'identité musulmane de la Mauritanie. Une punition à la hauteur de la gravité du geste qui n'a pas fini de révéler ses secrets.C'est une bien triste séquence pour les mauritaniens qui veulent savoir qui se cache derrière cette profanation ? Pour certains observateurs il s'agirait d'une pure récupération du régime de Ould Aziz.Lequel a tout de suite envoyé ses condoléances à la famille de l'étudiant tué. Sans oublier les mises au point du porte parole du gouvernement et du ministre de l'orientation islamique qui ont accusé la presse privée notamment certaines télévisions d'avoir encouragé la vague de contestation.De même l'arrestation et l'inculpation du fédéral du RFD pour incitation à la violence sont considérées comme bouc émissaires pour justifier la violence des forces de l'ordre.Et pour d'autres une tentative de manipulation notamment des super extrémistes barbus de tendance salafiste qui trouvent là une occasion d'embraser le pays.C'est le parti islamiste TAWASSOUL qui pourrait profiter de ce coup médiatique et de tous les dommages collatéraux de ces évènements à quelques mois des présidentielles. Manipulation ou récupération, l'état actuel du pays ne permet pas de s'installer dans une longue crise.

 

 

Bakala KANE

 

(Reçu à kassataya le 6 mars 2014)

 

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