Loupe du Jour : Quelles les leçons tirer de 2013 ?

Une année qui se termine laisse toujours des souvenirs bons ou mauvais derrière elle.2013 est pour bon nombre de mauritaniens une année politiquement difficile, socialement amère et économiquement éprouvante.

 

Elle a été celle qui consacra le plus la crise politique entre le pouvoir et l’opposition radicale.Aucune tentative de rapprochement des positions entre les leaders de la coalition de l’opposition démocratique et le président Mohamed Ould Abdel Aziz n’a été couronnée de succès.

Les appels au « Rahil » lancés comme des coups de cailloux dans les rues par les opposants au pouvoir en place n’ont pas dissuadé le locataire du palais brun à plier bagages.

Il est vrai que cela commençait à agacer les soutiens de l’homme fort qui, à leur tour organisaient des répliques pour discréditer leurs adversaires.

Une telle situation ne faisait qu’enfoncer davantage le pays dans une impasse politique dangereuse. Le chemin de la normalisation demeure parsemé d’embûches.

Les forces qui se livrent bataille se sont séparées sans aucune forme de modus vivendi. Les quelques timides initiatives politiques se sont soldées par des échecs, au grand dam des mauritaniens qui ne voyaient aucune lueur d’espoir pointer sur le ciel d’une démocratie que recouvrent de grosses nuages de fumée.

Depuis l’investiture du président Mohamed Ould Abdel Aziz, la scène politique n’a été dominée que par des vagues de contestations avec une montée en puissance de mouvements radicaux animés par des activistes remontés contre le déficit d’application de la justice et la crétinisation des couches sociales défavorisées.

Les deux courants les plus engagés dans cette croisade contre l’inégalité sociale ont été sans doute le mouvement Ira et celui de TPMN dont les pressions sur le pouvoir ont permis de dévoiler certaines formes d’injustices dirigées contre les autres communautés en termes de sous-représentativité politique notamment dans les hautes sphères de décision.

Plusieurs scènes de violences ont eu lieu à l’issue de confrontations entre IRA , TPMN et les forces de l’ordre sur fonds de malaise politique aggravée par le refus d’un pouvoir de tendre l’oreille aux critiques.

2013 aura ainsi été l’année révoltes contre l’esclavage et l’enrôlement à caractère discriminatoire pour les mouvements luttant pour la fin de l’exclusion des autres et qui demandent une égalité de tous devant la justice.

Sur certains points les réponses du pouvoir n’ont pas été à la hauteur par manque de courage politique mais aussi et surtout par l’incapacité de prendre ses responsabilités face à des questions jugées complexes.

A chaque fois que des mesures politiques étaient prises, cela découlait d’une réaction mécanique du pouvoir pour se prémunir contre les jugements extérieurs.

C’est dans ce cadre qu’est intervenue la création de l’agence Tadamoun ou encore la création d’un conseil supérieur de la magistrature dans le sillage des revendications des activistes des droits de l’homme et de l’attribution récente du prix des nations unis pour les droits de l’homme décerné Biram Ould Dah.

Autant de leçons que les nouvelles autorités doivent de tirer pour soigner l’image de marque du pays. Pour que la Mauritanie se débarrasse de ses maux il faut agir sans fioritures mais avec courage et pragmatisme…

 

Cheikh Tidiane Dia

 

Source : Le Rénovateur Quotidien

 

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