Mauritanie : des élections de tous les dangers

Pour sa première sortie de campagne électorale le président mauritanien est depuis cette semaine l’hôte des habitants de l’Assaba à l’Est du pays.

 

A Kankossa  Ould Aziz a lancé la campagne maraîchère 2013-2014 donnant ainsi l’impression d’un chef de la majorité tranquille alors que l’UPR peine à mobiliser du monde pour le scrutin du 23 novembre prochain. Le succès de la dernière marche de l’opposition à Nouakchott pour dénoncer « la mascarade électorale » plonge le pays dans la confusion. Ce climat d’incertitude pourrait être favorable aux autres partis en lice dont en première ligne El WIAM de Ould Houmeid, l’APP de Ould Boulkheur,TAWASSOUL de Jamal Mansour,AJDMR de Ibrahima Sarr. A une semaine des échéances la situation reste tendue avec en toile de fonds une opposition prête à empêcher pacifiquement le déroulement du scrutin.

Depuis que la campagne électorale a démarré il y a une semaine dans tout le territoire la réalité est plus confuse sur le terrain où ce sont les ministres qui sont en première ligne pour essayer de gagner au moins une place dans l’hémicycle tandis que les autres caciques de l’UPR veulent créer des surprises en multipliant les meetings et des promesses de campagne à qui veulent les entendre. Sur le plan politique les cafouillages apparus avec la sortie des rangs d’un des poids lourds de l’UFP le trublion député Ould Sakhawy. Lequel  fait campagne pour le parti de la majorité à Tidjikja. Ce virus de nomadisme politique est aux portes des 46 partis en lice pour lesquels  ces premières consultations populaires du quinquennat de Ould Aziz semble être fragiles voire imparfaites notamment avec le boycott de l’opposition. Une situation qui ne laisse ni chaud ni froid Ould Aziz en pleine campagne dans l’Assaba. A Kankossa il a lancé la campagne maraîchère 2013-2014.Un bon prétexte pour convaincre les populations de sa politique agricole qui commence à porter ses fruits. C’est sur son bilan de quatre années de pouvoir que ses adversaires directs ceux qui participent aux élections l’attendent. Or plus son quinquennat avance plus il est à craindre qu’il n’est pas à la hauteur de la lutte contre la gabegie et la corruption, de la lutte contre la pauvreté et de la gouvernance démocratique qu’il a torpillée en fixant unilatéralement le calendrier électoral et refusant le dialogue inclusif entre l’opposition et la majorité. La crise politique qui secoue le pays depuis juillet 2009, le regain de tension que manifeste la Coordination démocratique montre que Ould Aziz est loin de faire l’unanimité même au sein de son camp en bataille rangée pour ces élections. Le chef de l’Etat donne l’impression d’un chef de la majorité qui tient bon et qui dicte sa  loi en mettant en place à quelques jours du scrutin un observatoire national et ordonnant à son ministre de finances de venir en aide aux partis pour faire face aux dépenses de campagne. Ce que l’opposition qualifie geste de corruption pour les participants. Tous ces atermoiements pourraient conduire le pays dans une confusion surtout que les opposants au régime sont décidés à empêcher pacifiquement le déroulement du scrutin dans moins d’une semaine .La COD se prépare à envoyer des caravanes citoyens sur les grands axes dans les villes du Sud et du Nord. La difficulté que rencontre Ould Aziz à faire émerger le consensus au sein de l’UPR  montre qu’il ne maîtrise pas tout .Entre plusieurs feux il va falloir sortir indemne.

Bakala KANE{jcomments on}

(reçu à Kassataya le 13/11/2013)

Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page