Le groupe Daande Leñol fête ses 28 ans d’existence aujourd’hui au Grand Théâtre national. Créé par un groupe d’amis, le Daande Leñol s’est fixé très tôt comme objectif de porter la voix de sa communauté. Cette formation musicale a fini ainsi au cours des années de se faire une place au niveau national et international avec des succès du côté musical, mais aussi par l’implication de son lead vocal dans la lutte pour le développement de l’Afrique.
1985-2013, voilà 28 ans que Baba Maal, Mansour Seck, et feu Mbassou Niang décidaient de mettre sur pied un groupe dénommé Daande Leñol (La voix du peuple). Le but de ce projet culturel, c’était de promouvoir et de porter la voix d’une communauté. Le lead vocal de ce groupe avec les autres membres ont dès le départ essayé «de développer une musique proche de leurs racines tout en y injectant des sonorités plus modernes : les instruments comme la batterie, la guitare électrique où les claviers viennent côtoyer la kora ou le tama». En langue Pular, Baba Maal fait passer des messages, s’affirmant ainsi comme un chanteur «engagé». En revisitant le parcours de ce groupe et de son lead vocal, l’on se rend compte que ces gens ont travaillé d’arrache-pied pour se faire un nom dans le paysage culturel sénégalais et africain. C’est deux ans après la création du groupe que le Daande Leñol va se révéler véritablement au public sénégalais lors d’un concert au Théâtre Sorano. C’est ainsi qu’est partie la carrière de ces artistes, avec à leur tête Baba Maal qui va s’ouvrir à l’international avec notamment une série de concerts en Europe. Il y a eu notamment une collaboration avec le label Island Record.
Avec la célébration de cet anniversaire, les leaders de ce groupe sont sûrement animés par un sentiment du devoir accompli. Pas seulement au sein de leur communauté, mais au niveau international. Au-delà de sa communauté, le lead vocal du Daande Leñol s’implique depuis des années maintenant pour la lutte contre la pauvreté, le sida, entre autres. A chaque fois que l’occasion lui est donnée, il ne manque pas de rappeler que la culture est un vecteur de développement. C’est d’ailleurs ce qui explique son engagement avec les différentes structures qui luttent contre la pauvreté et le sida.
Mansour Seck, l’un des membres de ce groupe, retient de ses 28 ans la progression du groupe qui est, selon lui, le résultat de la fidélité, de la recherche dans le travail. «Ces 28 ans sont le succès d’un noyau bien structuré. On n’a jamais eu de problèmes. On a toujours travaillé dans de bonnes conditions. Ces 28 ans sont symboliques», a-t-il argué. Il n’a également pas manqué de mentionner les qualités du lead vocal du groupe qui peuvent aussi «justifier ce succès». «C’est facile de travailler avec lui parce qu’il est compréhensif. Il est humble, supporte ces musiciens. Il y a des hauts et des bas, mais on gère et ça nous encourage à redoubler d’efforts.» A la question de savoir quel est véritablement le secret de cette réussite, il lance : «C’est le travail, la cohésion, la tolérance, la patience.»
Dieynaba KANE
Source : Le Quotidien (Sénégal)