Le 23 novembre 2013 sera un jour comme tous les autres jours : des citoyens iront voter sans enthousiasme pour un candidat.
Le 23 novembre 2013 sera un jour comme tous les autres jours : des citoyens n’iront pas voter et certains parmi eux, pas nombreux, répondront à l’appel des partis boycottistes pour aller devant les bureaux de vote pour demander aux citoyens « voteurs » de ne pas voter
Les citoyens « voteurs » que je préfère aux votants ne votent pas pour un parti, ni pour un programme, ni une pour une promesse de lendemains meilleurs mais pour un cousin, l’ami d’un cousin, ou bien le cousin de la tante de madame. Alors pas de panique ils sont là pour voter pour lui .Ils voteront sans état d’âme et retourneront à la maison en racontant leur acte héroïque avec forces d’anecdotes croustillantes sur les non votants qui font pitié, qui demandent de ne pas voter pour le cousin comme des mendiants demandant l’aumône.
Le 24 novembre, la CENI proclamera les résultats, l’observatoire confirmera celles-ci, le régime déclarera victoire par KO contre l’opposition qui a été désavoué par les « voteurs » qui ont votés et rien ne changera car le peuple a approuvé la politique menée par le pouvoir ayant à sa tête le guide éclairé et bienaimé.
Le Guide fera une déclaration solennelle à la radio et à la télévision pour confirmer à son cher peuple que le cap sera maintenu et se féliciter de cette éclatante victoire qui vient de prouver l’attachement et le soutien des populations à la politique menée par lui et son gouvernement.
Le 24 novembre, l’opposition déclarera que le régime a échoué et que le peuple : les « non-voteurs » ont répondu à l’appel de la COD et ne se sont pas rendus aux bureaux de vote pour voter mais pour protester contre les « voteurs ».
La COD ayant la confirmation que le peuple approuve ses actions et continuera à réclamer tantôt un rahil ,tantôt un gouvernement d’union nationale, tantôt les deux choses à la fois.
Le 24 novembre, des partis participationnistes vu que les résultats escomptés ne sont pas au rendez vous, crieront à la fraude et rejoindront sur le banc de touche la COD.
Le 24 novembre, on reviendra à la case départ : un régime fort de sa légitimité qui refuse toute ouverture gratuite à ses opposants et une opposition minée par ses querelles internes, sans projet mobilisateur face à des populations aphones qui cherchent à survivre face aux nombreuses calamités qui les assaillent.
Et ainsi va la vie politique en république islamique jusqu’à la prochaine consultation.
Mohamed Ghoulam ould Beye
NOUADHIBOU
Reçu à Kassataya le 3 novembre 2013
Les opinions exprimées dans cette rubrique n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com