Des agents secrets américains trop jaloux espionnaient aussi leurs conjoints

Les agents de la NSA sont aussi des gens ordinaires, qui ont parfois envie d'en savoir plus sur leurs conjoints ou leurs partenaires sexuels, présents, passés, ou potentiels. A la suite d'une demande écrite du sénateur républicain de l'Iowa, Charles Grassley, la NSA a dû publier en septembre une liste de douze employés, civils et militaires, qui ont reconnu avoir utilisé leurs outils de surveillance professionnels pour espionner les appels téléphoniques et les courriers électroniques de leur entourage. Certains ont été pris sur le fait, d'autres se sont dénoncés par la suite.

 

La plupart des agents étaient basés hors des Etats-Unis. Leurs " cibles " étaient des ressortissants étrangers, ce qui facilitait les démarches internes, et rendait l'opération a priori légitime – au moins selon les critères de la NSA. Au cours des interrogatoires menés par les services internes de l'agence, plusieurs employés ont avancé des raisons semi-professionnelles, prétendant qu'ils voulaient savoir si leur partenaire étranger avait des activités illicites ou collaborait en secret avec les autorités de son pays.

Chaîne de surveillance

Plus franche, une agente a avoué avoir agi par jalousie : elle avait découvert un numéro de téléphone inconnu sur le téléphone mobile de son mari, et placé ce numéro sur écoute. Le rapport ne donne pas le fin mot de l'affaire. Un autre avait réussi à établir, de proche en proche, une chaîne de surveillance visant une dizaine de personnes, tous des amis de sa compagne.

Encore plus fort : un agent militaire en poste à l'étranger a utilisé le système de la NSA pour espionner son épouse, qui était elle aussi membre de l'armée américaine et basée à l'étranger.

En revanche, un agent qui avait voulu mettre sa propre ligne téléphonique sur écoute pour espionner la femme qui vivait chez lui en a été empêché, au motif que lui-même était citoyen américain.

Quelques affaires se sont déroulées sur le territoire américain. Un militaire de la NSA a espionné la messagerie électronique de son ex-fiancée dès le jour de son arrivée dans le service des interceptions. Du fait que sa cible était américaine, le système de contrôle a relevé l'anomalie.

Le rapport ne cite aucun nom de personne ni de lieu. Les agents civils mis en cause ont été poussés à la démission ou à la retraite, tandis que les militaires ont subi des sanctions disciplinaires légères. Plusieurs dossiers ont été transmis au ministère de la justice, mais à ce jour personne n'a été inculpé.

 

Yves Eudes

 

Source : http://www.lemonde.fr/

 

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